dimanche 29 mai 2016

L'âne à la poupée

Il faisait un drôle de temps ! A vrai dire elle en avait un peu assez, le temps ne l'ennuyait pas trop mais sans doute elle vieillissait, il lui semblait avoir mal dans tous les os ! Elle entrouvrit la porte, il ne faisait pas encore assez clair pour que ça s'agite, juste le chat, un chat noir, elle savait que ça portait malheur mais comme elle n'y croyait pas elle le laissa entrer. Elle devait réfléchir, elle s'assit en tailleur poussant un soupir de satisfaction, ça elle savait toujours le faire ! "Le grand" avait terminé son ouvrage, il allait en attaquer un autre et suffisamment loin pour qu'elle puisse être bien tranquille. D'abord se faire une bonne infusion et du pain : prendre son temps ! De temps à autre elle jetait un regard aux 3 jarres qu'elle avait récupéré, enfin sa préférée, disons qu'elle se l'était appropriée ! Une maison vide, la maladie disait-on, ça s’attrape ! Elle haussa les épaules : des contes de bonnes femmes. Hermétique, un vert très pâle. Non d'abord rincer son bol ! De la patience ! Et puis c'était l'heure où on frappait souvent à sa porte : des bobos, des chagrins, elle savait guérir !
Ce matin il n'y eut personne, enfin ce n'était pas tout à fait vrai ! Elle regardait le chat noir et c'est alors qu'elle vit la petite fille en pleurs. Une drôle d'enfant qui lui rappelait quelqu'un : peut-être bien elle quand elle était enfant, peut-être...Il y avait si longtemps ! Pourquoi pleurait-elle, c'est Chatnoir qui lui expliqua : elle avait une poupée, et l'âne lui avait pris. L'âne songea-t-elle : quel âne ? Était-ce un vrai âne ? Chatnoir soupira, excédé ! Décidément cette vieille femme ne comprenait rien, il aurait dû chercher une autre maison ! Et bien l'âne n'existait pas plus que lui et la fillette, enfin d'une certaine façon un peu plus : en pierre. Libélune se risqua : "Le grand" ? Oui ! Elle hocha la tête : dans sa quête d'images taillées...qui avait dit : "Tu ne feras pas d'image ou quelque chose de ce goût" ! Idiot ! Elle avait déjà vu des ânes, elle se sentait assez proche des ânes, comme l'âne à la lyre qui était trop bête pour jouer de l'instrument dont il s'était emparé. Chaque fois ça lui faisait de la peine, elle était certaine que l'âne n'était pas si stupide que ça ! Peut-être, elle ne fit plus attention ni à l'enfant, ni au chat, fouilla dans la jarre, il y avait là un bout de tissu en soie, précieux, elle le prit et le fil pour les contours, elle était devenue habile pour dérober les images des tailleurs de pierre. Elle se drapa dans un châle qu'elle avait trouvé sur la morte lorsqu'elle était entrée dans la maison et sortit, elle se hâta, elle ne tenait pas à rencontrer "Le grand" ni d'autres d'ailleurs. Elle leva les yeux vers le haut du chapiteau - elle avait fort heureusement toujours de bons yeux - l'âne était là sans la lyre, "Le grand" allait en faire une tête ! Il s'était débarrassé de la lyre et tenait la poupée et cette diablesse de fillette s'accrochait à l'âne, elle avait dû la suivre où traverser le mur, allez savoir. Elle sourit et fit des voeux pour que "Le grand" ne s'aperçoive de rien, ainsi, tous trois resteraient peut-être pour l'éternité. Elle prit son fil et reproduisit maladroitement : tout comme l'âne qui ne savait pas jouer de la lyre, elle dessinait de façon toute approximative !

lundi 23 mai 2016

Après Jonas une sirène...

J'ai commencé par Jonas, je suis bien toujours Libelune et même Sh T ChAd, brodeuse et peut-être maintenant - qui sait jusqu'à quand ? - Une brodeuse copieuse - c'était très mal vu à l'école de copier ! - seulement voilà femme d'il y a très longtemps sur les pas des tailleurs de pierre qui suit les accompagnants pour préparer les repas ou laver le linge, j'étais moins sotte que cela paraissait ! J'avais avec moi du mauvais papier - y avait-il du papier cette époque ? Et je recopiais ce qu'ils taillaient - en douce - il me semblait que c'était mal mais je ne pouvais m'empêcher ! Et lorsque je pouvais je retournais à mes fils, à mes tissus et je brodais un peu ce que j'avais vu, un peu ce que l'imagination me commandait !
Mais cette fois, en regardant le chat d'Alice, "le chat d'Alice" qui était-ce ? Une autre époque j'imagine, je passe les époques comme les fantômes traversent les murs, le chat m'intima l'ordre de dessiner la brodeuse Sh T ChAd reconnaissable à ses nattes, devenue pour la circonstance : une sirène ! A cette époque la sirène représentait la conscience s'approchant de Dieu. Je ne sais s'il s'agit de Dieu, plus probablement d'un "Tu dois...continuer" !

lundi 9 mai 2016

Une nouvelle aventure commencée...le 9 mai 2016 !!! Jonas...



Rome. Catacombes des Saints-Marcellin-et-Pierre – Jonas est recraché par la baleine. Baleine, drôle de baleine ! Je me suis reportée aux Écritures, il est question de poisson pas de baleine, mais même si on pense à un poisson, on a du mal à penser à un poisson ! Certes si on compare le modèle à mon dessin à main levée avec mon sens plus qu'approximatif du dessin, "le poisson est plus élancé", il n'en reste pas moins qu'il faut de l'imagination même sur la fresque à penser à un poisson, quant à Jonas j'avoue qu'à ma grande honte : je vous demande de vous reporter à l'iconographie, tellement plus élégant ! – si j'ai bien compris – probablement inspiré par le le style romain classique tardif, et qui sur la fresque semble danser ! Quant à être recraché !!! Et puis il y a les couleurs, difficiles à repérer sur mes modèles et que serait la brodeuse que je suis si je ne m'amusaispas avec les fils ! J'ai cependant délibérément choisi pour Jonas une teinte plus classique. Quant à la baleine, elle m'a fait penser aux diables, démons qui peuplent l'art roman et même chez les Celtes, alors j'ai opté pour le rouge. La baleine recrachant des enfers – son corps ! – Jonas!