vendredi 30 août 2013

Sayonara 10

Hélas ! Je suis petite, et il y avait foule autour de la voiture, j'entendis : désincarcérée, voiture porte bloquée, certainement elle est morte, une voiture de pompiers arrivé, la foule s'écarta, mais les gens tendaient le cou pour voir.
Moi, je souris, le papillon posé sur la rue et la terrasse de café, lorsque je rentrais des courses, j'avais souvent envie de m'y arrêter pour boire un café mais je n'osais pas, je pensais un jour j'oserai : ça sera amusant de regarder les passants.
Ils étaient assis, regardaient le papillon, ils étaient flous, je m'approchai un peu, j'entendis l'homme dire : "
Moi, ce n'est pas moi qui cherche, ce sont les produits pour les toilettes qui sont à la recherche...", Adrienne hocha la tête.
Je savais qu'elle savait qu'elle s'appelait Adrienne, et le monsieur Augustin, j'aurais bien voulu rester, écouter mais c'aurait été indiscret, je me suis éloignée à regrets.
Elle n'était pas morte, lui non plus pourtant certainement que tout le monde...
J'allai me chercher une brioche : "la pauvre dame, ils ont fini par la sortir, morte, le coup du lapin", j'ai hoché la tête, ai payé, je ne me suis pas attardée.
Je l'ai regardée : "Et c'est tout ?"
Elle a ri, un rire de jeune fille que je ne lui connaissais pas : "Non, je l'ai revue, je vous raconterai, mais Marie ne deviez-vous pas..."
J'avais dit que j'avais peu de temps, ce n'était pas vraiment vrai - j'aimais vraiment ces moments où Madame Satô me racontait comment dire les choses de sa vie mais parfois elle était un peu bavarde... - je me suis maudite mais ai salué, nous allions nous revoir. Elle m'expliquerait.
En descendant l'escalier je me suis surprise à penser que ma vie était beaucoup plus intéressante depuis que j'avais rencontré Madame Satô. Ma vie était un peu monotone, un jour peut-être je raconterai.

lundi 26 août 2013

Sayonara 9

Le temps passait, je n'eus aucune nouvelle de Madame Katô, à mon grand soulagement ! Que lui dire ? Je n'avais pas envie de courir les magasins en sa compagnie.
Je n'étais pas malheureuse, mon mari était - bien que peu présent - plein d'affection, il lui arrivait même de me ramener un bouquet de fleurs, je devinais bien qu'il devait se sentir quelque peu ridicule et je lui en étais d'autant plus reconnaissante.
Pour lui faire plaisir, je me mis à apprendre le français, mon professeur, une dame d'un certain âge était patiente, et je m'appliquais. Je pus bientôt faire mes courses au marché et me débrouiller pour me faire comprendre, les marchands semblaient bien m'aimer !
Mais mon grand plaisir : regarder par la fenêtre, je trouvais qu'il y avait toujours un peu de spectacle, un jour que j'étais assise dans mon fauteuil, je somnolais - cela m'arrivait, j'en étais fort honteuse, je pense que  tout simplement je m'ennuyais un peu - j'entendis un grand bruit. J'ouvris la fenêtre pour mieux voir, c'était une belle journée de printemps, c'était un peu indiscret mais le bruit était tel !
Un accident, une drôle de petite voiture rouge, des fleurs peintes sur la carrosserie, des roues toutes rouges, la voiture sur le toit, et une petite dame avec un chignon noir qui était accrochée au volant, était-elle morte ? Ce n'est qu'après que je vis la libellule jaune qui traînait un fil rouge, et un soleil rouge, oui ce devait être un soleil rouge. Mon coeur battait à tout rompre ! Je posai un châle sur mes épaules et je descendis si rapidement que j'aurais pu me rompre le cou !

vendredi 23 août 2013

Sayanora 8

Le fauteuil à bascule se balançait légèrement, Madame Satô avait fermé les yeux, dormait-elle ? Il lui arrivait de s'endormir mais si légèrement, si brièvement.
Elle ouvrir les yeux, sourit de son merveilleux sourire.
Au début bien sûr, je m'ennuyais un peu et puis j'avais un peu peur de me perdre,  les gens se retournaient, je n'avais pas quitté le kimono.
Mon mari partait tôt, rentrait tard, j'étais un peu désoeuvrée, je regardais par la fenêtre, il y avait sur la petite place un marché trois fois par semaines, je regardais les gens.
Un soir mon mari rentra, son patron Monsieur Katô nous invitait au restaurant avec son épouse.
Je mis mon plus beau kimono, c'était un très grand restaurant très chic, j'étais intimidée mais Monsieur Katô me mit tout de suite à l'aise - par la suite nous sommes devenus de très bons amis - sa femme m'intimida terriblement, Japonaise mais habillée à l'occidentale, elle parla de spectacles, de musées et je ne savais que dire. J'étais...terriblement humiliée, elle sourit : comme on peut l'être lorsqu'on est jeune.
Madame Katô proposa de m'amener dans les magasins, ce qui me terrifia encore plus, Monsieur Katô intervint : "Laissons un peu de temps à Madame Satô pour s'acclimater". Il avait souri, je lui en fus infiniment reconnaissante.
Au soir lorsque nous nous sommes retrouvés à l'appartement, je craignis que mon mari me gronde, mais bien au contraire, son patron l'avait pris à part : "Vous avez une femme charmante, surtout ne la forcez pas à devenir une perruche, il y en a légion à Paris".
Je demandai timidement si je devais acheter des vêtements occidentaux, non il n'en voyait pas la nécessité.
Ce fut ma première expérience...parisienne !!!

lundi 19 août 2013

Sayonara 7

Je regardais Madame Sakô, si douce, si fragile mais...résolue aussi, je le savais.
Lorsque l'avion s'est envolé votre coeur a dû se serrer !
Elle a souri, fermé les yeux : "c'est si loin ! Je devais avoir un peu peur mais j'ai vu - mon mari m'a dit que ce n'était pas possible, alors je n'ai plus jamais raconté mais...à vous...Une libellule rouge, je l'ai vue très distinctement par le hublot. Les libellules rouges portent bonheur.
Vous savez ce que...c'est pour cela que j'ai voulu une urne rouge.
Ils ne voulaient pas mais le patron de mon mari toujours si bienveillant l'a commandé à une céramiste".
Nous avons, en silence, regardé l'urne.
J'avais le coeur serré.

samedi 17 août 2013

Sayonara 6

Ayae Satô me regarde en souriant : nous avons quitté très vite le Japon.
Pour Paris, mon mari travaillait là-bas.
- Avez-vous pensé retourner...là-bas ?
- Non

J'avais rencontré Madame Satô dans une mercerie, elle portait un panier très lourd, je lui ai proposé de le porter. Elle a accepté. Pour me remercier m'a invité à prendre le thé.

Je regarde le bol si fragile, lorsqu'elle me l'a montré la première fois, elle m'a dit : "c'est un bol de rêve, un bol pour rêver, ou l'intérieur et l'extérieur se confonde.

mardi 13 août 2013

Sayonara 5

Il fit enregistrer leur mariage.
Pas de cérémonie, pas de fête.
Tokyo, l'hôtel, la chambre ! Tout était si grand.
Une valise. Il s'assit.
7 kimonos à revêtir.
Il regardait.
Ensuite...ce ne fut pas trop difficile.

dimanche 11 août 2013

Sayonara 4

La voiture comme un oiseau
Devant la maison des grands-parents
Il l'avait vue près de l'arbre mort
Demandait à l'épouser

Juste l'âge de 15 ans
Lui 30

La grand-mère a murmuré
Il est riche !
Oui a dit le grand-père

mardi 6 août 2013

Sayonara 3

J'avais juste 15 ans.
J'étais encore une enfant !
Je vivais dans un village de la montagne élevée par mes grands-parents : les parents étaient morts.
Souvent j'allais au bout du champ rendre visite à l'arbre sec, sans doute frappé par la foudre.
Je m'imaginais qu'il y avait à l'intérieur un bon esprit qui me protègerait, et l'oiseau qui parfois...
C'était ma mère morte en couche !
Une enfant vous dis-je !

samedi 3 août 2013

Sayonara 2

Madame Sakô lourdement chargée
Dépose son panier
Trois papillons s'envolent !

vendredi 2 août 2013

Sayanora ou...au revoir, juste une histoire à suivre

J'ai conduit Madame Satô Ayae à l'aéroport. J'aurais aimé rester avec elle jusqu'au moment de l'embarquement mais j'ai bien senti qu'elle préférait rester seule.
Elle allait repartir au Japon qu'elle avait quitté il y avait 65 ans, elle avait 15 ans. Elle en a désormais 80.
Je m'en vais le coeur serré.
Je l'ai rencontrée...

jeudi 1 août 2013

Bayer aux corneilles Vacances OUI ! mon oiseau préféré !

y
Hier, moment pas drôle, derrière mon mur, puis ce "cri ?!" si caractéristique du corbeau, de la corneille, ici je crois que ce sont des corneilles. S'est posée au sommet d'un pylône, ai regardé (dans une autre vie j'aurais voulu être éthologiste, Lorenz disait que pour être un bon éthologiste, il faut être paresseuse, je suis paresseuse et je le revendique haut et fort et que toutes les institutrices ou professeurs méprisants très certainement très loin maintenant sachent que je me moque de leurs remarques...passées ! 
Ai regardé ma montre - allongée sur mon relax au soleil avec les cigales - ne bougeait pas, la corneille, si ! pour se lisser l'aile gauche. Pourquoi l'aile gauche et pas l'aile droite ! Est restée 10 minutes et m'a remise sur pattes. J'ai dit : je vais te broder !
Bayer aux corneilles autrement dit en regardant des oiseaux sans intérêts, la bouche ouverte ! C'est injuste ! Les corneilles ne sont pas des oiseaux sans intérêts, même très intelligents comme les corbeaux.
Petite précision, j'avais la bouche fermée, bon !
Premier souvenir qui ne s'effacera jamais : dans la deudeuche de mon père lorsqu'il partait faire ses longues tournées dans le Jura, peut-être pas des corneilles, des corbeaux, tous les deux ont les aimait, on les regardait, et peut-être encore plus beau dans les champs de neiges (Je suis certaine que pas loin, Camille a dû en voir aussi).
Deuxième souvenir : jeune mère, poussant la poussette de mon petit garçon, du côté de Braine l'Alleud, automne, pluie, terre fraîchement retournée, des corbeaux, heureuse, bien et le chien qui filait espérant attraper ces oiseaux qui semblaient si lourds. Bonheur ! Oui.
Au fond, au fond lorsque la corneille se lissait l'aile gauche, elle ne savait pas pourquoi et j'aime - ce sont les meilleurs moments quand je brode en ne sachant pas pourquoi comme la corneille qui lisse son aile gauche.