samedi 28 décembre 2013

Les albums de Sh T Chad

Chaque année, il y avait un concours de déguisements avec des prix. Je n'y tenais pas beaucoup ! Ma mère oui ! On louait un déguisement, souvent j'étais déguisée en petit chaperon rouge ! C'était assez minable ! Cette fois-ci c'est la maman d'une amie qui m'avait fabriqué la robe, j'étais censée être une fleur. Je me plaisais bien mais je n'ai pas eu de prix.
Quand même je me suis bien amusée à faire l'imbécile devant la glace de l'armoire, dans la chambre à coucher de mes parents.
Enfin c'est comme ça que j'aime à me souvenir du déguisement fleur, ça efface le petit chaperon rouge.

jeudi 26 décembre 2013

Au revoir ou peut-être adieu Madame Satô et ses amis, on ne sait pas.....

C'est la brodeuse Sh T Chad qui vous écrit, il s'est passé quelque chose, et voilà Madame Satô va sans doute céder la place à une petite fille, ou une petite fille un peu vieille, on ne sait pas mais espiègle je crois, alors, nous verrons ! Même la brodeuse ne sait pas à l'avance.

vendredi 20 décembre 2013

Au pays de la Reine des neiges

Marie se hâtait de rentrer, elle était aller se promener longuement dans Paris, il y avait un projet de puzzle mais elle ne le voyait pas vraiment, et c'était un chat cramponné dans un sapin de Noël, attiré peut-être par la guirlande mais comment descendre ! Pauvre minet ! Et si elle réalisait un puzzle de chats, très difficile, oui c'était une bonne idée. Rentrer, dessiner, il y avait un petit temps, à son grand désespoir, qu'elle n'avait plus d'idées, pas la moindre !!! Et voilà que en passant devant la boîte aux lettres,  il lui sembla qu'il y avait quelque chose : une facture, un prospectus...Non ! Une lettre, une lettre venant du Japon. Elle grimpa les escaliers quatre à quatre, chère Madame Satô, ça ne pouvait être qu'elle ! Elle avait espéré des nouvelles longtemps puis s'était résignée au silence.
Chère Marie,
Pardonnez-moi, j'espère que cette lettre vous trouvera heureuse dans votre chez vous - mon chez moi, cher Madame Satô ! - J'ai bien des choses à vous dire mais au début du voyage, je ne crains pas de vous l'écrire j'étais bien fatiguée et puis il s'est passé des choses étranges que je ne comprends pas très bien.
Je crains bien d'une certaine façon mais c'est très mystérieux d'avoir disparu ! Enfin pas tout à fait, je me trouve dans un pays un peu étrange au climat rude, je suis arrivée - comment ne me le demandez pas ! Je n'en sais rien - dans ce pays alors qu'il pleuvait énormément. Maintenant c'est une neige, une neige qui envahit tout ! Mais impossible de m'exprimer, j'habite une maison, regardez bien la broderie : oui je me suis mise à broder. Dans cette maison où il y a une vieille servante, qui semble muette j'ai trouvé : fils, aiguilles, tissus, ciseaux. Que faire si je ne voulais pas mourir d'ennui, j'ai mis mes pas, il faudrait plutôt parler de doigts dans les doigts des autres brodeuses, oui celles que je sens autour de moi, et je vous envoie ce qui exprime le mieux ce que je suis en train de vivre.
Je m'arrête, le jour décline, la neige tombe toujours et Nan - c'est ainsi que je l'appelle - vient de m'apporter un plateau pour me restaurer, ensuite je broderai encore et penserai à vous, à ma vie d'avant, puis certainement je m'endormirai.
Recevez chère Marie toute mon affection.

samedi 30 novembre 2013

Sayonara 31 ou comment une brodeuse transforme...

Le chariot terrestre, les blaireaux avaient disparu. Madame Sato regarda quelque peu intimidée puis s'inclina profondément. C'était étrange bien sûr mais elle n'avait pas peur. S'incliner bien sûr mais il fallait peut-être dire...quelque chose :
- Bon...Bonjour ...Madame
- Bonjour ! Vous êtes sans doute un peu étonnée. Peut-être vous demandez-vous qui je suis ?
- Oui, si ce n'est pas trop indiscret.
- Je suis votre brodeuse !
Bien sûr pensa Madame Satô, c'était tout à fait logique ! Sa brodeuse, évidemment, il fallait bien qu'elle la rencontre un jour. Oserait-elle, elle osa :
- Et pourquoi ce bocal et ce poisson rouge ?
- Ho ! c'est simplement votre époux.
Mon époux, Monsieur Satô.
- Oui ! Monsieur Satô !
Madame Satô s'approcha, elle voulait voir de plus près, enfin oui, son époux...Elle ne comprenait pas très bien.

dimanche 24 novembre 2013

Sayonara 30

Madame Satô avait fait soigneusement sa toilette, s'était brossé les dents, avait revêtu une chemise de nuit neuve, elle s'allongea les bras le long du corps. Elle était bien. Légèrement flottante. Le saké. Elle rêva ou bien ce n'était pas un rêve, ou bien, si c'était un rêve : quelque chose de très sérieux. Il y avait un merveilleux char terrestre, elle se souvenait d'avoir vu un jour une reproduction mais il y avait très très longtemps et puis...son coeur battait très fort, il y avait là ses meilleurs amis les blaireaux : enfant à la campagne elle adorait les blaireaux mais il se cachaient, on les voyait rarement. Et ils étaient là bienveillants.
Elle était certaine qu'ils voulaient lui dire quelque chose, qu'elle allait peut-être enfin savoir...oui ce qu'elle désirait savoir depuis si longtemps au fond de son coeur et qu'elle n'avait osé raconté à personne.
Elle resta les yeux grands ouverts : non elle n'avait pas peur.

mercredi 20 novembre 2013

Sayonara 29

Le téléphone sonna, on l'attendait à la réception. Madame Satô bien reposée passa à la salle de bain, se regarda : oui elle s'aimait bien comme cela mais, elle sourit : Monsieur Satô la reconnaîtrait-il ?
L'ascenseur s'ouvrit, le jeune homme s'inclina :  il n'était pas seul. Une jeune femme l'accompagnait, sa fiancée peut-être, sa femme ou sa compagne ? Et elle était européenne. Il fit un pas : "Je vous présente Adèle, elle est française, nous nous sommes rencontrés à l'Institut Français où je voulais perfectionner mon français," il sourit timidement..."Et voilà". Madame Satô s'inclina, cette jeune femme avait l'air si sûre d'elle, comme cela devait être confortable, et le neveu de Monsieur Sakô était fort amoureux, pas besoin de mots pour le comprendre. Ils prirent un taxi, Adèle lui parla de son village, oui elle venait d'un petit village dans l'Est de la France, à l'école elle avait lu des livres sur le Japon et elle avait su que c'était là qu'elle devait aller, elle rougit - Madame Satô apprécia, cette jeune femme n'était pas sans réserve ni timidité - "Bien sûr j'ignorais que je rencontrerais l'homme que je vais épouser". Madame Satô lui effleura la main, Adèle sembla reconnaissante. Le restaurant avait été choisi avec soin : japonais mais il y avait des sièges pour s'asseoir ce qui était mieux pour elle et ses rhumatismes. Elle trouva que le tofu était bien meilleur qu'à Paris mais ce qui lui plut plus que tout furent les gâteaux à la pâte de haricots rouges. Et puis elle but, oui un peu de saké chaud, elle l'aimait chaud. Ils bavardaient, ils étaient heureux, elle regarda Adèle et Mon Dieu, tout à coup vit les invités peut-être indésirables, certainement ni le jeune homme ni la jeune femme ne les voyaient. Peut-être le saké... Il y avait le petit rat blanc,  un tremblement de terre ! et cette drôle de bête pas très jolie, un tengu sans doute qui pouvait être amical et puis les trois singes : "nous sommes discrets, soit le aussi, ils sont jeunes, qu'ils restent dans l'innocence du devenir". Madame Satô inclina la tête, ils la raccompagnèrent jusqu'à sa chambre, elle embrassa Adèle : elle avait décliné toute invitation pour le lendemain assurant qu'elle désirait se promener un peu dans la ville. Ils approuvèrent.
Elle, elle savait : C'ÉTAIT UN AUTRE VOYAGE QUI L'ATTENDAIT.

vendredi 15 novembre 2013

Soyanara 28

Madame Satô acheta des planchettes, pas toutes ! Voyons ce serait de la folie ! Elle repartit en marchant un peu plus lentement, et lorsqu'elle aperçut le banc, elle s'assit, il faisait doux, elle regarda sa montre : elle avait du temps.
Et tranquillement elle se laissa aller à une douce somnolence. Elle souriait, un petit garçon et une petite fille qui se tenaient par la main la désignèrent à leurs parents : "chut ! La dame est fatiguée, il ne faut pas se moquer, c'est une grand-mère".
Madame Satô était ...dans les étoiles, elle voyageait comme elle aimait : sans bouger ! Juste du rêve, au fond elle avait rêvé toute sa vie. Le lapin ! Elle se souvenait d'un lapin bicolore, dans un magasin au moment de Noël, il lui avait fait envie, il n'y avait pas très longtemps qu'elle était à Paris, peut-être...mais elle n'osa pas, cela n'allait pas avec sa condition de femme mariée, ce n'était pas raisonnable. Elle avait espéré qu'une petite fille l'aurait comme cadeau sous le sapin et le chérirait. Mais l'oiseau ! Vilain oiseau, que voulait-il ? Hum et la drôle de bête, voyons, voyons...Elle se réveilla en sursaut.
Assez de sottise, il lui fallait rentrer, s'habiller avant que le jeune homme ne vienne la chercher. Reposée, elle repartit d'un pas plus rapide.

lundi 11 novembre 2013

Sayonara 27 J'ai neuf ans !

Madame Satô se réveilla en sursaut : un bruit sans doute pourtant cet hôtel était bien calme, presque trop, le double vitrage ne permettait pas d'entendre la circulation comme chez elle et on n'entendait guère les pas ou les voix venant du couloir.
Oui cela doit être apprécié mais pour une personnage de mon âge, un peu de vie, cela fait du bien ! Je me suis donc assoupie !
Elle regarda sa montre, elle n'avait pas dormi tant que ça, il lui restait presque deux heures à attendre ! Elle se releva, s'habilla avec plaisir, comme c'était facile : un pantalon, ce joli pull et cette veste. Elle descendit jusqu'à la réception, elle avait déjà une sensation de familiarité comme si c'est hôtel était déjà un peu son chez soi mais ce n'est qu'une étape ! Ne l'oublie pas !
Une jeune femme si jolie qui semblait si...compétente lui sourit. Et bien voilà, elle avait un peu plus d'une heure - elle avait réfléchi : après son escapade il lui faudrait se reposer, elle devait faire honneur au neveu de Monsieur Sakô - et elle désirait un peu se promener, y avait-il un temple pas loin ? La jeune femme sourit :
- Quelle chance vous avez, vous allez sortir, c'est très facile à trouver, vous prenez à droite, et à la deuxième rue vous déboucherez sur un parc, il y a là un temple pas très grand mais agréable, et il y a des bancs pour se reposer un peu.
Madame Satô s'inclina :
- Je vous remercie.
Elle partit, traversant le hall tranquillement, il y avait de la circulation mais pas trop et le parc se trouvait bien au bout de la rue. Un joli parc, il faisait doux, la lumière était belle, elle déambula dans les allées, puis s'arrêta à une échoppe où étaient suspendus de drôles de petits animaux, les esprits de la forêt songea-t-elle, je suis dans une temple shintoïste.
Elle regarda avec ravissement, un loup, une merveilleuse chauve-souris et la lune, c'était comme des jouets d'enfants, enfant elle n'avait pas eu de jouets, elle s'approcha, ce n'était pas bien cher, elle allait acheter ces trois là mais d'autres encore ! Ce n'était pas raisonnable, elle n'en avait cure ! Elle avait neuf ans, quelque part des parents bienveillants visitaient le temple, ils lui avaient donné quelques pièces qu'elle allait s'empresser de dépenser. Elle chantonna : j'ai neuf ans ! Mon Dieu, on allait penser qu'elle était folle mais les quelques promeneurs ne semblèrent pas faire attention. Elle s'approcha encore un peu, pour mieux regarder les petites planches.





jeudi 7 novembre 2013

Sayonara 26

Le jeune homme ouvrit la porte, Madame Satô s'installa, bien sûr elle avait déjà pris des taxis mais elle sentait que c'était là une voiture plus luxueuse, elle sourit en pensant à Monsieur Sakô. Après un moment d'hésitation le jeune homme s'installa à ses côtés. Il lui demanda si le voyage n'avait pas été fatigant. Non, elle avait eu un vrai lit et avait pu dormir, elle ne parla pas de l'alcool qu'elle avait bu ! Ce n'était peut-être pas convenable. Il lui expliqua que l'aéroport était un peu loin de Tokyo, ils auraient pu prendre le train mais une voiture était peut-être plus confortable. Elle pensa qu'elle aurait aimé prendre un train, mais certainement il y aurait des occasions. Il se présenta, il était un neveu de Monsieur Sakô qui lui avait tout spécialement recommandé Madame Satô pendant tout le voyage qu'elle comptait faire. Mais il pensait que probablement, - il était déjà tard - qu'elle aimerait se reposer à l'hôtel. Ensuite il pourrait venir la chercher pour qu'ils puissent prendre un repas ensemble, il y avait de très bons restaurants et discuter de ce qu'elle désirait faire. Elle hocha la tête, hésita puis demanda s'il y avait des magasins près de l'hôtel. Il sourit : il y avait dans l'hôtel même de très bons magasins, et aussi coiffeur, esthéticienne, masseur. Elle rit :
- Quel plaisir ! L'esthéticienne je ne sais mais le coiffeur, un massage et des vêtements, oui...
- Je suis certain que vous trouverez ce qui vous conviendra dit-il après une légère hésitation.
Pensait-il qu'elle désirait s'acheter un kimono ?
L'hôtel se situait dans un parc, il  l'accompagna jusqu'à la réception puis jusque dans sa chambre, il y avait un kimono plié, des sandales, il ouvrit discrètement les toilettes et la salle de bain tout en vérifiant si tout était bien . Puis il s'inclina ! Si elle pensait se perdre, elle pourrait demander à la direction qu'on l'accompagne.
Elle remercia tout en songeant qu'elle était fort capable de se débrouiller, elle se sentait pleine d'énergie. Ils fixèrent l'heure du repas, cela lui laissait trois longues heures.
Sa valise allait arriver, elle posa son sac en tapisserie sur le lit. Alla aux toilettes, perplexe regarda tous les boutons sur le côté du WC et n'osa en utiliser aucun : elle demanderait à la femme de chambre. Dans ce genre d'hôtel il y avait certainement des femmes de chambre
Elle but une gorgée d'eau, et prit l'ascenseur. Il était tout près. A la réception, elle demanda où était la galerie commerciale, on lui indiqua, bien entendu elle n'avait même pas à sortir. Elle flâna, tâtant la pochette accrochée par une chaîne à son cou.
Elle entra d'abord dans un salon de coiffure, on se précipita, elle voulait, elle voulait qu'on lui coupe les cheveux : courts, bien courts. La jeune femme hocha la tête. On lui lava la tête, et le chignon tomba, elle ressentit comme une sorte de jubilation. La coiffeuse sécha les cheveux et coupa. Puis en se regarda : elle hocha la tête. C'était très bien merci. Elle paya et se retrouva dans la galerie un peu déroutée, elle savait qu'elle n'était plus tout à fait la même et elle ne savait pas encore si elle s'entendrait ou aimerait la nouvelle Madame Satô, en tout cas pensa-t-elle avec un humour, il est évident qu'elle serait morte avant que les cheveux n'aient repoussé.
Elle hésita entre plusieurs boutiques, puis entra, la vendeuse semblait un peu plus âgée que toutes les jeunes vendeuses et coiffeuses auxquelles elle avait eu à faire. C'était rassurant. Cette dame était exactement ce qu'il fallait, elle écouta, elle l'avait fait asseoir discrètement. Un pantalon, un pull et une veste, oui on pouvait trouver cela. Tout uni ? Madame Satô réfléchit : non elle voulait quelque chose d'amusant ! Mon Dieu ce n'était pas l'ancienne Madame Satô qui parlait mais la nouvelle, et puis après songea-t-elle bravement ! Elle essaya, ça prit du temps, elle se sentit fatiguée. Mais elle fut contente de son choix ! Elle avait pensé se faire masser mais elle n'avait plus qu'elle envie : regagner sa chambre. Elle fut fière de retrouver seule l'étage et la chambre. Elle enleva ses vêtements, revêtit le kimono et s'étendit. Oui Monsieur Satô, il y a bien longtemps, elle songea aux kimonos. IL N'Y AURAIT PLUS DE KIMONOS !

lundi 4 novembre 2013

Sayonara 25

L'hôtesse de l'air s'approcha doucement de Madame Satô, elle lui effleura  l'épaule : bientôt on allait atterrir, il fallait attacher sa ceinture et toutes ces sortes de choses. Madame Satô sourit. Avait-elle dormi si longtemps, sans doute mais cela avait été un sommeil étrange, il lui semblait que sa vie s'était un peu confondue avec une autre vie, mais pas trop, un peu. Légèrement. Et maintenant, il fallait se préparer, elle rentrait au pays, mais cela ne voulait rien dire. En réalité elle se sentait très...étrangère, dans l'avion elle était la seule en kimono ! Certes à Paris, il y avait peu de Japonaises en kimono, mais bien on était à Paris. Le temps ne s'était pas arrêté !
Elle boucla sa ceinture, attendit sagement. On vint l'aider à se lever, elle était quelque peu ankylosée ! Non elle tenait à porter son sac en tapisserie. Le voyage avait été long bien que fort confortable. Elle n'avait aucune crainte, Monsieur Sako lui avait promis que quelqu'un l'attendrait.
- Mais comment le reconnaîtrais-je ?
- Ne vous faites aucun souci, il vous reconnaîtra.
 Elle descendit bonne dernière, au pied de la passerelle, il y avait une voiture particulière, très belle et un jeune homme se tenait à côté, et lorsqu'il la vit : il s'inclina profondément. C'est alors qu'elle se promit de quitter le kimono à jamais.


mercredi 30 octobre 2013

Sayonara 24

Madame Satô continuer à descendre doucement, normal, sa brodeuse pour le moment est extrêmement lente ! l'oiseau-avion ne pourrait-il pas s'écraser à terre, et l'aventure de Madame Satô serait terminée ! NON ! MILLE FOIS NON !
Il y a toujours un chat un peu miao (un descendant comme beaucoup des petits personnages qui peuplent mes rêves et ceux de Madame Satô, et l'oiseau-avion s'accroche à la queue du chat. Peut-être quelque part un chat tigre que nous retrouverons lorsque Madame Satô tiendra sa promesse.

samedi 26 octobre 2013

Sayonara 23

Tous ces petits êtres cramponnés à tout ce qu'on veut, et même à des cannes anglaises ! Et tout cela pendant que Madame Satô dormait paisiblement dessinant, rêvant dans ses rêves et sa brodeuse se tenait proche, proche mais ne pouvais rien dire, un peu fatiguée la brodeuse et puis voilà ce drôle d'animal semble se détacher - pas du tout vous verrez au prochaine Sayonara 24, simplement l'avion descend doucement, il va atterrir. L'hôtesse qui sourit en voyant Madame Satô si confiante dans son sommeil hésite à la réveiller : attacher sa ceinture, redresser le siège, oui tout cela pour...une nouvelle destination, de nouveaux visages et sa mission à accomplir.
Bienvenue Madame Satô, bon courage, nous continuerons à vous aimer.

mardi 22 octobre 2013

Sayonara : chut pendant que Madame Satô dort dans l'avion à moins que ce ne soit Petulla ! je continue

Tout le monde se sert fort les uns contre les autres, peut-être aussi pour protéger la petite fille aux nattes noires (non ses cheveux ne se sont pas arrachés du tout) et maintenant un libellule, ça vole, çà vole. Bon les pys.....mais il faut dire que Madame Satô, vole ! Mon ami tout tendre vole alors ! et moi je fais des exercices à la barre pour pouvoir voler bientôt, un jour !
je vous embrasse

dimanche 20 octobre 2013

Sayonara François Gautray

Je reviens de la clinique presque...prête à gambader ! si ! si !
Mais cette opération sera associée à François Gautray, sans lui pas de jeux, pas de broderies, pas de rire.
je lui dédie.
Sayonara François Gautray

vendredi 11 octobre 2013

Sayonara?????????????????????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Juste le début :
après demain : clinique, lundi opération mais très vite je broderai à nouveau, même là-bas - j'espère - et puis dans quelques jours la suite de la broderie de Madame Satô ! Elle sourit, elle attend.......

mercredi 9 octobre 2013

Sayonara 22

Elle regarde par le hublot, une mer de nuages. Elle aime bien. On vient à peine de décoller. Madame Satô se découvre gourmande et passe un petit bout de langue sur les lèvres.
Le goût d'un bonbon sur la langue, un goût inconnu mais elle n'a pas souvent l'occasion de manger des bonbons.
Une jeune femme, oui la femme de la photo, sa mère : elle en est certaine. Et un homme qui lui semble très très grand. C'est lui qui lui a offert le bonbon. Mais elle décide qu'elle ne l'aime pas. Elle remercie bien sûr seulement elle voudrait recracher le bonbon et comme c'est défendu : elle l'avale tout rond.
Sa grand-mère d'un côté, elle ne revoit pas son grand-père. Peut-être est-il aux champs, peut-être ne veut-il pas se mêler de cette histoire. La jeune femme crie et la petite fille voudrait bien se boucher les oreilles, les deux femmes ne font pas attention à elle :
- Il veut m'épouser. Mais il ne veut pas l'enfant : il la trouve sournoise !
Heureusement qu'il me trouve sournoise !
- Si vous ne la gardez pas je la mettrai à l'orphelinat. J'ai droit au bonheur. Je ne veux pas rester dans ce trou.

dimanche 6 octobre 2013

Sayonara 21

Monsieur Sakô a bien fait les choses. Une jeune femme vient la chercher et porte le petit sac dont elle n'a pas voulu se séparer. Les voyageurs étaient peu nombreux. Elle soupira d'aise : le voyage serait long et elle aurait un vrai lit ! Une charmante hôtesse lui proposa une boisson, elle opta pour du whisky parce qu'elle...n'en avait jamais bu ! C'était étrange comme breuvage mais pas désagréable. Elle sourit en pensant qu'elle aurait beaucoup à raconter à Monsieur Sakô : "je vous appellerai à votre hôtel lorsque vous vous sentirez reposée".
Comme elle se sentait bien, le whisky peut-être ? Sa vie avec Monsieur Satô avait été une bonne vie, elle l'avait dit et...pensé. Bien sûr il y avait eu Madame Sakô ! Une lettre anonyme, les détails étaient...éclairants ! Elle l'avait brulée. Elle avait eu un peu de peine mais il est vrai qu'elle n'était pas pétillante comme Madame Sako. Elle aurait peut-être dû abandonner son kimono. Non cela n'aurait pas suffit. Elle, elle n'était pas très douée, elle le savait. Monsieur Satô ne s'était jamais plaint mais bon...
Tout de même pendant quelque temps elle se sentit désemparée. Et pour la première fois elle s'ennuya, il est vrai qu'elle avait peu à faire : elle avait une femme de ménage. Elle faisait les courses mais le marché était tout près, et préparait avec soin les repas, son mari était gourmand et même gourmet. Désemparée, un jour qu'elle avait le coeur un peu plus gros que d'habitude, elle entra dans une mercerie. Et pourquoi pas broder, ça ne devait pas être difficile. Une vendeuse lui proposa un kit : un moulin à vent, elle accepta sans enthousiasme : ce serait un commencement. Alors qu'elle se dirigeait vers la caisse, un jeune homme souriant lui souffla : "Pourquoi ne pas choisir un motif de votre kimono. Ils sont si beaux. Savez-vous dessiner ? Nous avons des coupons de soie pas très chers. Elle ne savait pas si elle savait dessiner mais elle pouvait essayer. Ils choisir ensemble soie et fils - au fil du temps, ils allaient devenir presque de bons amis - elle avait demandé : mais qu'en ferais-je ? Il avait souri : "Rien justement, vous trouver bien un coffre, vous les y enfermerez et de temps en temps, vous en choisirez un et le regarderez".
C'est ce qu'elle avait fait. Son rire fusa, confuse elle mit sa main devant la bouche, jeta un coup d'oeil à l'hôtesse qui lui sourit.
Elle n'était pas pétillante comme Madame Sakô mais plein de fantaisies. Elle se souvenait très bien de sa première broderie :
Bien sûr elle ne l'avait pas montré à son mari, pas même à Marie. Enfin si à David, le vendeur qui la complimenta : "vous êtes une véritable artiste". Elle avait rougi. Mais cela l'avait encouragée !
Souvent elle attendait avec impatience un moment où elle se savait en parfaite tranquillité, il lui arriva même d'oublier l'heure et son mari n'aimait guère attendre. Elle raconta à David qui lui conseilla les surgelés, un marque vraiment très bonne.
La première fois, elle guetta la réaction de Monsieur Satô, un peu inquiète : il avait trouvé cela délicieux !
Elle s'était inclinée, ravie !
Il n'y avait vu que du feu comme...pour le reste !

jeudi 3 octobre 2013

Sayonara Madame Satô 20

Marie avait agité une dernière fois la main en signe d'au-revoir, elle ne se décidait pas à quitter l'aéroport et bien sûr elle ne pouvait pas voir le lapin blanc qui l'accompagnait, elle n'était pas assez enfant. Elle sourit. Elle aimait Madame Satô, les histoires qu'elle racontait, le thé, les bols.
Il était étrange que Marie soit si solitaire, sa seule amie était Madame Satô et la voilà qui partait si loin, probablement elle ne la reverrait jamais.
Cela faisait 10 ans qu'elle s'était installée à Paris. A cette époque elle voulait quitter le village où elle avait vécu avec ses parents et tous deux étaient morts dans un accident de voiture. Pas de chance ! Elle ne les aimait pas beaucoup, eux non plus. Tous deux travaillaient, sa mère comme secrétaire, son père comme menuisier dans une fabrique de meubles et de jouets. Elle, elle avait un emploi à la mairie. Une vie un peu morne, comme distraction : la télévision le soir. Quelques amourettes qui n'avaient pas abouti, à vrai dire elle n'enviait guère ses copines de classe et leurs ribambelles d'enfants. Peut-être parce qu'elle était enfant unique.
Mais  à la mort de ses parents, l'idée de rester au village, non ! Elle répondit à une annonce : un emploi de secrétaire, elle l'avait obtenu sans difficultés, elle avait de bonne référence. Elle avait aménagé dans un studio de 25m2, c'est tout ce qu'elle pouvait se permettre comme loyer, le salaire n'était pas mirobolant.
Elle l'avait meublé sommairement, au fond une caravane sur cales !
Quelques collègues l'avaient invitée, elle avait décliné sous des prétextes divers. Elle n'en avait tout simplement pas envie.
Tout de même elle s'ennuyait un peu jusqu'au jour ou par hasard, elle remarqua dans une boutique des puzzles, il y en avait un qui représentait une rivière et une chute d'eau. "Si vous n'en avez jamais fait, je vous conseillerais quelque chose de plus facile, vous allez vous décourager". Elle hocha la tête, remercia du conseil et l'acheta. Il lui arrivait d'être têtue !
Elle rentra, c'était un samedi, elle n'avait qu'une petite table : pas très pratique. Il lui faudrait des tréteaux et une planche. Elle repris son manteau, son sac, il y avait un magasin pas très loin. Elle trouva ce qui lui convenait mais bien entendu impossible de prendre ça sous son bras, on lui proposa de lui livrer dans la semaine, non elle le voulait tout de suite. Elle demanda à ce qu'on lui appelle un taxi assez faste pour prendre le tout. Cela coûta cher mais elle était contente, le chauffeur lui monta le tout. Elle lui donna un pourboire généreux, c'était un homme jovial qui aurait bien fait un brin de causette mais elle avait hâte de se retrouver avec son puzzle.
Elle installé l'image bien à plat, sortit les pièces.  Elle s'était aussi acheté une bonne lampe ! Il n'était pas midi, elle avançait lentement et ce n'est que vers 4 heures qu'elle s'aperçut qu'elle avait faim. Elle descendit à la boulangerie s'acheter un brioche, se fit un chocolat puis repris le puzzle. Maintenant elle avait hâte de rentrer du travail, il lui fallut bien des jours pour les terminer. Ensuite elle le remit dans la boîte, elle en acheta d'autres mais cela devenait trop facile.
Elle réfléchit, elle était douée pour le dessin, elle acheta des grandes feuilles de papier canson et des crayons de couleurs et se mit à composer d'étranges dessins, qu'elle découpait ensuite soigneusement puis reconstituait. C'était devenue une drogue. Et seule la compagnie de Madame Satô l'en distrayait, curieusement elle ne lui en avait jamais parlé. Marie parlait peu.
Il fallait se décider à partir, elle rentra à pas lent, décidément Madame Satô lui manquerait. Machinalement elle regarda sa boîte aux lettres, un dimanche ça n'avait pas de sens. Mais il y avait bien une enveloppe. Elle ouvrit : une enveloppe blanche épaisse, du vélin, à son nom et sans timbre. Elle monta rapidement, glissa un coupe papier pour l'ouvrir. Elle lu debout : ce n'était pas possible. Elle s'assit, et brusquement pleura, longtemps, elle finit par se calmer, but un verre d'eau.
Elle regarda le pavillon, habiter là où elle avait vécu de si bons moments, et puis elle aurait beaucoup d'espace pour réaliser ses puzzles, en avait pensé à du bois léger, peut-être pourrait-elle même les vendre. En tout cas le premier, elle l'enverrait à Madame Satô, et elle lui expliquerait.
Non elle n'était pas venue pour rien à Paris. Oui sa vie valait la peine d'être vécue ! Elle rit. Mon Dieu depuis quand n'avait-elle pas ri comme cela, spontanément.
Merci Madame Satô, bien sûr elle ne pouvait pas l'entendre et qui sait...

samedi 28 septembre 2013

Sayonara 19

Madame Satô ouvrit la fenêtre, il y avait marché, elle éprouva le besoin de sortir. Elle achèterait des pâtisseries en quantité ! Marie était gourmande et puis elle se doutait qu'elle ne mangeait pas toujours à sa faim. Marie se racontait peu depuis le jour où elle l'avait aidé à porter son sac trop lourd. Elles se voyaient régulièrement, bavardait de tout ou de rien ou plutôt Marie aimait à ce que Madame Satô lui parle du Japon, elle semblait fascinée. Jamais elle n'avait été chez elle, elle travaillait comme secrétaire, peut-être n'était-elle pas bien payée, elle avait pensé à Monsieur Sakô qui pourrait lui trouver un travail mieux rémunéré, elle lui en avait parlé, elle avait confiance en elle, elle savait qu'elle donnerait satisfaction. Mais tout en la remerciant Marie avait refusé, elle gagnait bien sa vie. Mais elle aidait...quelqu'un. Elle n'avait rien ajouté de plus et Madame Satô avait respecté son silence. Aussi lorsqu'elle l'invitait pour le thé, elle préparait ou achetait de trop, et assurait que jamais à moins d'étouffer, elle ne pourrait manger tout ça, fallait-il jeter ces gâteaux délicieux à la poubelle, bien sûr que non ! Et Marie acceptait avec simplicité, Madame Satô espérait seulement qu'elle en profitait et ne donnait pas tout à..."quelqu'un". Elle s'était toujours refusée à imaginer qui était "quelqu'un". On ne cherche pas à entrer dans la vie de Marie ni de quiconque, elle-même était-elle si communicative ! Certes non ! Elle prit son manteau, son porte-monnaies, ouvrit la porte...
"On vient te dire au-revoir". Madame Satô désemparée murmura : "Mais Lilas..." La petite fille baissa la tête, j'ai cru voir chat orange, en réalité c'était bien un chat orange mais tu vois bien plus gros ! J'ai couru et je n'ai pas vu la voiture ! Et...Adrienne m'attendait, c'est elle qui m'accompagne. Elle a demandé : au début il faut s'habituer. Adrienne sourit : "On a appris que vous vous étiez décidée à partir, à retourner dans votre pays, alors on a voulu vous dire au-revoir !"
Madame Satô s'inclina en souriant mais elle avait le coeur serré, elle pensait à la père de Lilas, à son père. Lilas semblait parfaitement heureuse sans aucun état d'âme. Peut-être avait-elle oublié, c'est peut-être comme ça que ça se passait.
Un pas dans l'escalier, Monsieur Sakô ! Jamais il ne venait le matin et un jour de semaine, il allait voir Lilas, Adrienne, elle regarda : elles avaient disparu. Il s'inclina, s'excusa de venir à une heure aussi matinale, il avait peu de temps. Madame Sako venait...de mourir. Un infarctus, enfin c'est ce que l'on disait...il semblait parler pour lui-même évitant le regard de Madame Satô : "Elle aimait déraisonnablement ce jeune homme". Mais il fallait mieux, oui, oublier. Il oublierait.
Madame Satô se mordit les lèvres. Comment lui dire, comment exprimer. Il posa sa main sur la son bras : "Mon amie vous allez m'en vouloir, je ne peux plus rester à Paris, on m'a proposé un poste à New York ! J'ai accepté mais je ne vous abandonnerai pas."  De loin il veillerait sur elle, il y avait ce notaire en qui il avait toute confiance.
Elle balbutia, ouvrit la porte, il s'assit, ils se regardèrent. Elle expliqua qu'elle-même, il était temps. Il hocha la tête : aucun problème, son notaire s'occuperait de Marie et le jeune homme dont il lui avait parlé l'attendrait à Tokyo. Il regarda sa montre, il devait partir. Ils se levèrent, se regardèrent. "Mon Dieu j'allais oublier !" Elle se tourna vers la boîte, elle la tendit, il l'ouvrit, regarda. Longtemps, le coeur de Madame Satô battait. Il s'inclina profondément, sourit : "c'est vous, oui, c'est vous". "Elle" me suivrai partout où j'irai jusqu'au moment...



mardi 24 septembre 2013

Sayonara 18

Réfléchir ! C'était tout réfléchi, elle en avait parlé  avec Marie qui il est vrai ne savait pas tout et avec Monsieur Sakô.
Elle se souvenait, c'était un jour merveilleux, il l'avait amenée voir les roses à Bagatelle : un enchantement. Pour le remercier, elle lui avait confectionné tous les plats de là-bas qu'il aimait tout particulièrement. "Mon épouse, Madame Sakô, a oublié la cuisine japonaise", Madame Satô hochait la tête. "Elle est...très indépendante...aime les voyages".
Oui pensait Madame Satô, et c'est ainsi que j'ai le plaisir de voir Monsieur Sakô, elle n'était pas certaine que Madame Sakô ait été au courant de cette amitié un peu particulière. Madame Satô rougit : bien entendu, innocente mais il lui semblait qu'ils se comprenaient.
Ce jour là - le jour des roses - elle lui annonça que bientôt elle repartirait au Japon avec les cendres :
- J'ai promis à Monsieur Sakô !
- C'est un long voyage, fatiguant.
- Mais vous m'avez dit puisque vous avez la bonté de vous occuper des mes affaires que j'étais ...à l'aise.
- Oui bien sûr et je ferai tout pour que le voyage se passe le mieux possible, on peut maintenant voyager et dormir dans un vrai lit. Arrivée à Tokyo, vous serez certainement dépaysée, je veillerai à ce qu'un de nos employés, je connais un homme jeune, très sympathique, vienne vous chercher et vous accompagne dans toutes vos démarches.
Madame Satô sourit : elle savait qu'elle ne reviendrait pas. Il était convenu que enfin lorsque tout serait fini pour elle, l'appartement reviendrait à Marie ainsi que l'ameublement, Marie l'aimait, elle le savait. Marie et son studio de 25m2 ! Marie qui vivait de peu - il y aurait aussi une rente - mais jamais elle ne lui en parlerait, elle était trop fière.
Toutefois elle désirait offrir un cadeau à Monsieur Sakô, comprendrait-il ? Oui, elle en était certaine. Voyons où se trouvait la boîte ? Dans le placard où il y avait ses plus chers souvenirs, elle ouvrit : la boîte était là, elle la prit, et la mit sur la table, son coeur battait fort ! Lorsqu'elle avait reçu le paquet, elle était seul, Monsieur Satô vivait encore mais elle ne lui avait rien dit. Elle ne pouvait pas ! Cela venait du village de ses grands-parents, son grand-père était mort, Monsieur Satô lui avait appris avec beaucoup de ménagement : oui elle avait ressenti un pincement au coeur, s'était souvenue de la légère caresse sur la joue. Et cette fois-ci, une femme lui écrivait : elle était une amie de sa grand-mère, laquelle lui avait fait promettre qu'à sa mort qui fut douce - elle était si lasse, elle s'est endormie - qu'elle lui enverrait ce paquet, elle ne savait pas ce qu'il qu'il contenait. Sa grand-mère était une femme avare de confidence même avec elle qui la connaissait depuis l'enfance. Elle espérait qu'elle recevrait le paquet, voulait-elle bien le lui faire savoir ! Bien entendu Madame Satô avait remercié sans parler du contenu du paquet mais en envoyant une très jolie boule de neige  avec Tour Effel.
Lorsqu'elle avait ouvert la boîte, il y avait une poupée, les poupées que l'on offre aux petites filles là-bas, et  un photo : une jeune femme qui riait, un bébé dans les bras. Une jeune femme qui, oui, lui ressemblait lorsqu'elle était jeune.
Lorsqu'elle eut tout à fait confiance en monsieur Sakô, elle lui montrai la poupée et la photo. Il promit de faire des recherches.
Un jour il arriva très grave, il s'excusait mais cela avait pris du temps, il n'était pas facile de faire parler les gens, surtout dans ce village si reculé ! "Et bien il n'y a jamais eu de père, votre mère n'a jamais voulu dire à votre grand-mère...Malgré la honte que cela représentait pour vos grands-parents - il faut bien savoir qu'on était à une autre époque - ils ne l'ont pas chassée. Elle a accouché chez eux, mais un jour, vous n'étiez encore qu'une très petite enfant, elle est partie.
Il baissa la tête : "je suis désolé mais je n'ai pas pu la retrouver...cette poupée pour les paysans pauvres qu'étaient vos grands-parents avait dû représenter beaucoup d'argent. Ils avaient essayé de gâter votre mère...Ils n'ont pas eu de chance mais qui sommes nous pour juger".
Madame Satô avait hoché la tête, regardé la poupée, la photo et puis l'avait enfermée dans ce placard.
Elle ne savait pas pourquoi mais cette poupée la représentait un peu, Monsieur Sakô comprendrait.

vendredi 20 septembre 2013

Sayonara 17

Soleil ! Madame Satô dit à nouveau d'une voix haute et claire : soleil ! Puis...suis-je encore en train de rêver ? Elle ouvrit les yeux : non je ne dors pas, je suis chez moi, dans MA chambre. Jamais elle ne fermait les volets, le rideau oui mais pas ce matin. Elle remua doucement, elle se sentait bien, reposée mais tout de même un peu bizarre ! Elle souleva son poignet, regarda l'heure : 10 heures du matin ! Jamais elle ne s'était réveillée aussi tard. Elle regarda autour d'elle : ses vêtements éparpillés, elle qui aimait l'ordre, rangeait soigneusement sur le fauteuil...Sur la table de nuit, un verre - il lui arrivait d'avoir soif la nuit - mais la bouteille à côté : du saké !!! Elle rougit, se pourrait-il...Pourtant elle n'avait pas mal à la tête, jamais elle ne buvait mais c'était arrivé - rarement - à Monsieur Satô et aussi à Monsieur Sakô, ensuite ils avaient mal à la tête.
Réfléchir, elle devait réfléchir. Elle avait rêvé cette nuit, une nuit tout de même agitée. Elle se souvenait d'un lion. Dans son village, non c'était avec son tout nouvel époux qui ne l'était pas encore : le mariage n'avait pas été enregistré, il n'y avait pas eu l'hôtel. Elle avait oublié ce moment comme c'était étrange ! Elle souvenait simplement qu'elle s'était sentie mal à l'aise. Oui bien après le départ, dans la voiture. Du départ, elle se souvenait : elle s'était inclinée profondément et ses grands-parents en avaient fait autant. Sa grand-mère lui avait offert un sac qu'elle avait brodé dans sa jeunesse, elle y avait mis quelques affaires. Il lui semblait que son grand-père lui avait effleuré la joue, était-ce possible ? Elle était montée dans la voiture. Ils avait roulé, roulé et elle avait eu mal au coeur : fatigue ? Émotion ? Elle n'avait pas réussi à déjeuner et il allait être midi et puis la voiture roulait trop vite, elle sourit ! Quant on pensait à la vitesse des voitures actuelles ! Monsieur Satô l'avait regardée, ils avaient pris un petit chemin, il y avait un temple et à côté de quoi se restaurer. Elle s'était sentie mieux. Ils avaient pénétré dans le temple, il y avait une immense broderie : un lion et un bouddha ! Oui elle se souvenait bien mais dans le rêve il s'agissait plutôt d'une jeune femme. Une jeune femme qui lui disait qu'il était temps, qu'elle avait trop tergiversé !
Ça  n'expliquait pas le saké et toutes les gens étranges qu'elle avait rencontrés hier et chat roux MAIS OUI IL ÉTAIT TEMPS, GRAND TEMPS 
Elle se leva, ouvrit le robinet dans la cuisine, s'aspergea le visage d'eau froide, retourna dans la chambre, prit le téléphone, composa le numéro, attentive : ne pas faire un faux numéro ! "Marie, Marie, je ne vous dérange pas, vous vous souvenez de ce que vous m'aviez promis". Elle sourit : Marie se souvenait, elle viendrait cette après-midi pour qu'elles en discutent et mettent bien les choses au point.
Voilà il n'y avait plus qu'à prendre une douche, remettre de l'ordre.
Mais aussi réfléchir.

lundi 16 septembre 2013

Sayonara 16

Tout à coup, Madame Satô se sentit lasse et...perdue. Il n'y avait plus personne : Lilas était partie en sautillant à la suite de sa mère, Adrienne et chat roux disparus ! Les reverrait-elle ?
Peut-être avait-elle rêvé tout cela après tout elle était vieille. Elle devrait rentrer, la rue était en pente, ce serait moins fatiguant mais avant elle aurait voulu s'asseoir dans le square tout près ou à une terrasse de café :  avec son kimono elle aurait l'air ridicule ! Il serait peut-être temps...Que lui arrivait-il, la fatigue ? Un petit moment de dépression.
Peut-être un peu perdue parce que sortie de ses habitudes : le thé avec Marie, une visite de temps à autre de Monsieur Sakô et...la télévision ! Pour Noël, elle se souvenait : c'était un an après la mort de Monsieur Satô, Monsieur Sakô était arrivé tout sourire, un livreur le suivait.
Il lui avait proposé de passer la veille de Noël ensemble, elle avait préparé un repas avec des plats du Japon qu'il aimait et dressé une jolie table. Elle s'attendait bien à un cadeau mais pas aussi important ! Elle s'était inclinée, avait remercié. Il semblait heureux de la voir si contente car elle l'était. Après le petit repas, il lui avait expliqué comment cela fonctionnait, la télécommande - "pas besoin de bouger de votre fauteuil" - ils avaient regardé des vieux films muets, Charlot, elle avait tant ri qu'elle avait dû plusieurs fois mettre sa main devant la bouche !
Et maintenant, quand elle achetait son magazine, elle choisissait presque avec gourmandise les programmes qui lui plairaient.
Oui mais il ne fallait pas regretter ce moment un peu différent, elle entra dans la boutique, elle pourrait acheter un petit souvenir. Elle fit lentement le tour des livres, des bijoux, des kits de broderie, elle se pencha pour regarder de plus près la photo de la couverture d'un livre, sa vue se brouilla légèrement, elle se redressa et c'est alors...qu'elle le vit.
Son grand-père ce n'était pas possible, si ! Exactement dans la position qu'il avait lorsqu'il ramenait un objet lourd, seul son visage semblait modifé,  comme celui, elle chercha dans ses souvenirs, se rappela ce film vu il y avait longtemps avec son époux : il ne voulait pas de télévision mais ils allaient parfois au cinéma. Oui La belle et la bête, elle se souvenait  combien elle avait été déçue lorsque le lion était redevenu homme, elle le trouvait si beau en lion. Bien sûr cela devait paraît ridicule !
Son grand-père, un passé si lointain, elle se souvenait de la dernière conversation avec Marie qui lui avait promis de l'aider, l'avait rassurée : c'était possible. Elle ferma les yeux : oui elle se fatiguait plus vite, si elle voulait honorer sa promesse elle ne pouvait plus reculer.

samedi 14 septembre 2013

Sayonara 15

Un groupe de visiteurs, surtout des femmes d'un certain âge, envahirent la salle avec la guide et son parapluie rouge et jaune. Lilas songea : certainement c'est pour cela que chat roux s'est enfui.
Lilas sentit qu'elle allait pleurer, qu'elle avait peur :
- Maman, maman chat roux s'est sauvé à nouveau !
La maman de Lilas chuchota à l'oreille de Madame Satô :
- Elle aimait tant son chat ! Nous n'avons pas osé lui dire. On l'a retrouvé écrasé..NON ! A peine touché. Mon mari allait à son travail. Il a vu l'accident : spectaculaire m'a-t-il raconté. Personne n'a rien compris. C'était jour de marché, la fiat 500 avançait doucement, elle s'est retrouvée les 4 roues en l'air. La conductrice tenait toujours le volant, chaussée de ses lunettes. La voiture a percuté chat roux. Personne n'a fait attention au pauvre animal. Mon mari est revenu sur ses pas - il avait avec lui son sac de sport, il y a glissé le chat. Nous avons un petit jardin, nous l'y avons enterré. Un jour, nous lui dirons. Lilas en rentrant de l'école a appelé chat roux. J'ai expliqué que certainement il avait été vagabonder, un chat vagabonde ! Tout le monde sait ça. Il allait revenir. Au début elle l'appelait, en parlait beaucoup puis de moins en moins.
Quelle journée étrange ! Je n'étais pas venue au musée de Cluny depuis des années. Brusquement il m'a semblé que c'était nécessaire, j'ai pensé : cela plaira à Lilas, elle aime les belles choses.
Et je retrouve mon institutrice ! Je suis une femme heureuse mais j'ai eu une enfance difficile, cela m'a ému...les souvenirs. Et chat roux réapparaît.
Madame Satô comprenait mais il y a bien des choses étranges....on ne comprend pas tout ! La jeune femme était vraiment troublée, Madame Satô lui demanda si elle pouvait la prendre par le bras - "j'ai toujours un peu peur lorsque je descends des escaliers" - la mère de Lilas se détendit, absorbée par sa tâche. Madame Satô murmura : "voyez-vous les enfants ont tant d'imagination ! Elle a certainement été impressionnée par les tapisseries de La dame à la Licorne, elle a rêvé, tout s'est confondu : les lapins, la licorne...chat roux, heureuse de retrouver son petit compagnon à 4 pattes.
La mère de Lilas hocha la tête :
- Oui vous avez raison.
Elle regarda sa montre au poignet :
- Oh ! Mon Dieu, j'ai invité une amie avec une camarade d'école de Lilas, je vais être en retard.
Elle commença à courir, confuse, elle se retourna, rougissante :
Madame Satô la regarda sortir, Lilas était dans la cour, elle regardait une libellule rouge...Elle haussa les épaules : ou un papillon, ou un rouge-gorge ou...

jeudi 12 septembre 2013

Sayonara 14

"Linette ! C'est bien vous : bien sûr vous avez grandi mais c'est bien vous, ma petite élève si sage, est-ce là votre fille ?"
Madame Satô, confortablement assise, regardait l'enfant qui serrait contre elle chat roux. La maman de Lilas était une jolie jeune et élégante jeune femme qui se tenait presque rougissante devant Adrienne redevenue visible à ce qu'il semblait. Quant à elle, elle ne voyait toujours pas chat roux, la vie était décidément bien étrange mais elle n'en avait jamais douté ! Adrienne radieuse, mutine même se tourna vers Madame Satô : "Elle a été ma petite élève ! Vous vous rendez compte, la retrouver ici, un vrai miracle. Madame Satô songea qu'on n'en était pas à un miracle ou une bizarrerie près ! Quelque part Adrienne - si elle avait une famille - était pleurée. Il y avait eu une cérémonie funéraire, un enterrement ou une crémation quant à elle, elle était résolument pour les crémations mais c'était là une autre histoire...Mais ce qui comptait à l'instant présent : c'était qu'elle était là. Pourrait-elle raconter cela à Marie lors de leur prochain thé ? Elle n'en était pas certaine. Même si elle avait été une épouse fidèle et respectueuse, elle ne racontait pas tout à son époux ni à son vieil ami Monsieur Katô. Cela ne servait à rien, les gens n'étaient pas prêts à entendre. Jamais elle n'avait parlé à ses grands-parents de l'esprit qui habitait l'arbre. Adrienne lui effleura l'épaule. Elle sursauta :
- Excusez-moi je rêvassais !
- Cette jeune femme a été ma meilleure élève
Elle baissa la voix :
- Une enfant placée. Je craignais qu'elle ne puisse s'en sortir mais à la voir, comme je me réjouis !
Madame Satô hocha la tête.
La maman de Lilas n'avait pas encore parlé, que dire de la chèvre, de son enclos mais il fallait parler, dire quelque chose oui !
- Vous souvenez-vous ? Vous m'aviez promis une pomme de votre jardin, une pomme bien rouge qui me faisait fort envie.
Adrienne rit. Madame Satô sursauta : qui aurait pu penser qu'Adrienne était capable de rire.
- Oui je t'avais...pardon j'oublie que vous êtes une grande personne ! Je vous avais oublié mais finalement vous l'avez eu votre pomme, je vous ai vu partir toute fière !
- Oui je marchais lentement, la croquant lentement pour faire durer le plaisir. Je me suis faite gronder, j'étais en retard mais je m'en moquais bien !
Lilas poussa un petit cri, chat roux l'avait griffé et s'était enfui, elle voulu partir à sa suite. Madame Satô se leva, la retint par la ceinture :
- Chut ! Laisse-le aller ! Tu le reverras, il a seulement fait comme la chèvre qui a sauté hors de son enclos !


lundi 9 septembre 2013

Soyonara 13

La petite Lilas qui avait été si sage jusqu'à maintenant lâcha la main de sa mère, et grimpa les marches quatre à quatre, enfin...pas tout à fait ! Elle était encore petite mais ça n'est pas pour rien que son père l'appelait : Vif argent ! Sa mère voulut l'appeler puis secoua la tête : ça ne servirait à rien : lorsque Lilas lui faussait compagnie, il ne servait à rien d'essayer de la ramener à la raison. C'était une petite fille plutôt raisonnable mais elle avait ses moments de foucades ! Il ne lui était jamais rien arrivé. Dans la salle des tapisseries, elle ferait attention, elle aimait les belles choses. Certainement elle avait senti qu'il y avait là-bas quelque chose d'important pour elle, c'était à respecter.
Lilas avait une mère compréhensive, lorsqu'elle arriverait dans la salle elle ne s'occuperait pas d'elle, d'ailleurs il lui semblait que là-bas, elle aussi avait un rendez-vous même si elle ne savait pas bien lequel, ce matin en habillant Lilas, et en lui disant : nous allons aller voir de belles tapisseries, elle avait agi sous une impulsion.
Lilas entra effectivement silencieusement dans la salle et resta bouche bée. Madame Satô, un peu lasse envisageait de s'asseoir pour contempler tout à loisir cette ravissante tapisserie différente de celles de son pays. Justement. C'est alors qu'elle huma un parfum de lilas, elle avait ce don depuis tout enfant : si quelque portait un nom de fleurs, elle sentait l'arôme avant même de voir la personne. Elle vit Lilas, bouche ouverte, regardant -oui certainement toi aussi tu dois regarder les lapins mais aussi la licorne bien sûr - mais il y avait autre chose : l'enfant courut à pas léger, se pencha, murmura : "Tu es là, je savais que tu n'étais pas perdu pour toujours", madame Satô ne voyait pas chat roux (c'était certainement chat roux) mais entendait le ronronnement, elle regarda dans la direction d'Adrienne, étrange ! elle semblait s'estomper. Non bien sûr elle aussi reviendrait.
La maman de Lilas entra : "Maman chat roux  est revenu et il rit, tu sais comme le chat d'Alice". La maman sourit sans répondre, elle était habituée aux fantaisies de sa fille, il est vrai que "chat roux" avait disparu et que l'enfant en avait eu beaucoup de peine. Elle regarde la vieille dame japonaise, charmante, toute  petite, elle lui sourit, Madame Satô s'inclina. Il était si rare de se retrouver dans cette salle quasi déserte, quel plaisir.
Elle regarda la licorne, il n'y avait plus d'enclos, c'était comment dire, qu'est-ce que cela lui rappelait, un souvenir de petite fille, il y avait déjà longtemps même si la mère de Lilas n'était pas bien vieille, elle disait à son institutrice : "je voudrais que la petite chèvre saute l'enclos", sa maîtresse avait répondu...mais qu'avait-elle bien répondu, elle voulait se souvenir, son coeur battait...

vendredi 6 septembre 2013

Sayonara 12



C’était jour de marché, certainement elle ne ferait aucune course aujourd’hui, chat roux semblait avoir disparu, il ne devait pas être bien loin. Peut-être après tout…oui elle devait saluer son vieil ami qui tenait un étal de bijouterie ! Bijoux de pacotille, elle n'en portait pas, non ce qu’elle aimait c’était en acheter – surtout des pierres de toutes les couleurs – ensuite elle les mettait dans un coffret, elle en avait de toutes tailles, de tout bois, pas de plastique non jamais. Certains avec des clés minuscules et même des cadenas qu’il aurait été bien facile de forcer !
Elle s’avança dans l’allée centrale, il était là, hirsute, il ressemblait à un bon vieux chien tout gris, ils se parlaient peu, se souriaient, il ne vendait pas beaucoup, un jolie broche, des pierres violettes, il murmura « ancienne », elle hocha la tête. Elle n’y croyait pas mais faisait semblant, elle sortit l’argent de son porte-monnaies, compta les pièces, enfouit la broche entourée du papier de soie traditionnel, remercia, salua. Un grand cri ! Tiens chat roux lui non plus n’avait pas résisté, et le poissonnier lui courait après, il tournait au coin de la place, là où se trouvait la terrasse où elle avait vu Adrienne et Augustin.
Elle partit à petits pas, il l’attendait, caché derrière une poubelle, tu es un coquin toi ! Il fila droit devant elle, enfin filé, pour un chat de son espèce on aurait pu dire qu’il marchait à pattes comptées ! La rue des Carmes montait fort, elle prit appui sur la rambarde, il continuait, puis s’arrêta devant l’hôtel, le seul hôtel de cette rue, pourquoi elle ne le savait pas ! Allait-elle oser entrer ? Elle se décida, Adrienne l’attendait, debout bien droite, le chignon lissé, le sac en bandoulière, une toilette un peu vieillotte, elle ne devait pas avoir quarante ans ! Elle sourit, lui mit très légèrement la main sur l’épaule et la fit pivoter vers la sortie, murmurant :
- le réceptionniste adorable et aussi une réceptionniste  délicieuse, je suis gâtée !
                Madame Satô murmura :
-Ils savent que….
-Non bien sûr !
Le trottoir n’était pas bien large, il était difficile de s’y tenir à deux, chat roux semblait musarder, s’arrêtait lorsqu’il les distanciait un peu trop ! Madame Satô était à vrai dire un peu éberluée. Certes ! Elle avait été témoin de l’accident, de comment dire…la mort d’Adrienne et de : pouvait-on parler de résurrection, cela paraissait excessif ! Certainement il s’agissait d’un fantôme, elle était persuadée de leur existence, Adrienne en était une et le monsieur qui était avec elle, elle en avait la certitude sans savoir d’où ça lui venait en était un aussi. Elle se demanda si Monsieur Satô était devenu un fantôme, en tout cas il ne lui avait jamais rendu visite, peut-être par discrétion ou bien il s’était réincarné…en papillon ! Un rire lui échappa. Adrienne sursauta, Madame Satô, confuse, mit la main devant sa bouche, elle ne pouvait tout de même pas faire part de telles pensées à Adrienne, elles se connaissaient à peine, c’était trop intime. La montée avait été rude, elle lui proposa de s’arrêter  à la terrasse de cette boulangerie, il suffisait de descendre quelques marches ! Elle acquiesça, elles commandèrent un café pour Adrienne, et un thé vert et un croissant aux amandes pour Madame Satô  gourmande comme une chatte. A propos de chat, chat roux ronronna doucement, elle lui offrit quelques miettes ! Elle regardait Adrienne : c’était tout de même curieux qu’un fantôme puisse se conduire exactement comme une personne normale, aller à l’hôtel, boire un café. Et puis enfin pourquoi Chat roux ? Pourquoi ce désir de rencontre même si ça lui était assez agréable, ça rompait la monotonie de oui il fallait bien le dire de la vieillesse. Depuis quelque temps elle ruminait un projet, elle n’en avait pas encore parlé à Marie, il lui faudrait pourtant son aide. Adrienne regardait les pigeons, tranquille, toujours bien droite. Madame Satô remarqua la légère estafilade, Adrienne croisant son regard : « Oui, l’accident, Ils n’ont pas réussi à tout enlever ». Elle paya,  elles remontèrent la rue des Écoles, chat roux semblait leur avoir faussé compagnie.
Cluny, le musée Cluny ! Monsieur Katô lui avait proposé un jour d’aller le visiter, elle avait refusé, elle n’aimait pas les musées, elle ne savait pas pourquoi ! Et pourtant elles pénétrèrent dans la cour, Adrienne paya les billets, elles montèrent, chat roux les précédait mais on ne semblait pas le remarquer. Elles arrivèrent dans la pièce, il n’y avait personne, c’était miraculeux. Elle joignit les mains ! Elle vit les lapins et le papillon qui s’évada de la tapisserie. Mon dieu comme c’était beau, elle rougit de honte, comment avait-elle pu être aussi indifférente, aussi…elle s’inclina et s’adressant à Adrienne : « Je vous remercie ».

lundi 2 septembre 2013

Sayonara 11

Madame Satô ferma les deux verrous. Elle avait toujours été négligente, il lui arrivait d'aller faire ses courses en oubliant de fermer la porte à clé, pire ! De la laisser à l'extérieur. Monsieur Katô l'avait grondée. Un dimanche il était arrivé avec une boîte à outils, elle avait retenu un sourire : Monsieur Katô, grand patron, posant deux verrous ! Mais elle avait promis ! Sa porte serait toujours fermée !
Elle prit les deux bols sur la table, les lava, les essuya soigneusement, elle aimait Marie si attentive mais elle se sentait un peu lasse, elle avait peut-être trop parlé, remué des souvenirs. Ou...peut-être avait-elle faim, elle se réchauffa des pâtes au micro-ondes ! Comme c'était pratique, Madame Satô n'avait rien contre le progrès!
Elle se dévêtit, se brossa les dents, Monsieur Satô disait que ses dents ressemblaient à des perles et aussi incroyable que cela puisse paraître, c'était bien là ses dents d'origine ! Puis elle se mit au lit. Oui Adrienne était morte mais c'était bien elle qu'elle avait vue ! Après tout lorsque, jeune fille, elle parlait à son arbre, il y avait bien un esprit qui la consolait ! Je suis un peu énervée, je ne vais jamais m'endormir...elle s'endormit d'un coup !
Lorsqu'elle ouvrit les yeux le jour se levait, elle voyait de son lit un coin de ciel bleu et un arbre, un grand bonheur pour elle, un jour il y avait même eu un nid ! Mais quelque chose pesait, elle baissa les yeux, sur le lit, il y avait un chat orange. Comment avait-il pu s'introduire ? Elle haussa les épaules : à quoi bon se poser des questions. Elle avança la main, le caressa, il n'eut pas de comportement inamical mais ne ronronna pas, il la regarda, et il était rare elle le savait qu'un chat vous fixe.
"Que me veux-tu ?"
Il sauta du lit, se dirigea vers la porte.
"Tu veux partir ?"
Elle ouvrir la porte, il s'assit.
"Tu veux que nous sortions tous les deux ?"
Il miaula ! Certainement cela voulait dire oui.
"Et bien tu devras attendre un peu".
Elle n'avait jamais dérogé à ses habitudes, et ce n'est pas chat orange qui la perturberait ! Madame Satô avait toujours été légèrement têtue. Elle sortit de son lit, prit sa douche, refit le lit, et déjeuna comme à l'habitude de deux petits pains avec un bol de thé vert. Chat roux accepta un petit morceau de fromage.
Et bien maintenant, nous pouvons y aller. Nous avons de la chance, il fait beau. Elle prit son parapluie, la promenade serait peut-être un peu longue ! Il ne pleuvrait sans doute pas mais elle était coquette et dédaignait les cannes. Cette fois-ci lorsqu'elle ouvrir la porte, chat roux passa devant lui, mais il prit bien garde de ne pas aller trop vite. Madame Satô fort heureusement n'avait point de problèmes de rhumatisme mais tout de même ce n'était plus une jeunesse !

vendredi 30 août 2013

Sayonara 10

Hélas ! Je suis petite, et il y avait foule autour de la voiture, j'entendis : désincarcérée, voiture porte bloquée, certainement elle est morte, une voiture de pompiers arrivé, la foule s'écarta, mais les gens tendaient le cou pour voir.
Moi, je souris, le papillon posé sur la rue et la terrasse de café, lorsque je rentrais des courses, j'avais souvent envie de m'y arrêter pour boire un café mais je n'osais pas, je pensais un jour j'oserai : ça sera amusant de regarder les passants.
Ils étaient assis, regardaient le papillon, ils étaient flous, je m'approchai un peu, j'entendis l'homme dire : "
Moi, ce n'est pas moi qui cherche, ce sont les produits pour les toilettes qui sont à la recherche...", Adrienne hocha la tête.
Je savais qu'elle savait qu'elle s'appelait Adrienne, et le monsieur Augustin, j'aurais bien voulu rester, écouter mais c'aurait été indiscret, je me suis éloignée à regrets.
Elle n'était pas morte, lui non plus pourtant certainement que tout le monde...
J'allai me chercher une brioche : "la pauvre dame, ils ont fini par la sortir, morte, le coup du lapin", j'ai hoché la tête, ai payé, je ne me suis pas attardée.
Je l'ai regardée : "Et c'est tout ?"
Elle a ri, un rire de jeune fille que je ne lui connaissais pas : "Non, je l'ai revue, je vous raconterai, mais Marie ne deviez-vous pas..."
J'avais dit que j'avais peu de temps, ce n'était pas vraiment vrai - j'aimais vraiment ces moments où Madame Satô me racontait comment dire les choses de sa vie mais parfois elle était un peu bavarde... - je me suis maudite mais ai salué, nous allions nous revoir. Elle m'expliquerait.
En descendant l'escalier je me suis surprise à penser que ma vie était beaucoup plus intéressante depuis que j'avais rencontré Madame Satô. Ma vie était un peu monotone, un jour peut-être je raconterai.