mercredi 15 juin 2016

La robe verte

Libélune déroula
le parchemin : innocente ! Pas tant que ça ! Dans la forêt, elle y est restée un peu...longtemps et elle n'a pas eu peur de l'homme, c'était un homme mais elle savait qu'il était moine ! Moine d'où elle venait ça laissait peu de chances de vivre. Mais il vivait dans une sorte de grotte, son monastère avait été détruit, il avait chargé une mule des manuscrits les plus précieux, abîmés. Libélune s'était écroulée pas loin, il l'avait trouvé : une femme mais jeune tout de même ! Il l'avait traînée, veillée, elle s'était réveillée. Il l'avait nourrie, lui avait donné à boire, ils s'étaient habitués l'un à l'autre, elle avait tenu le ménage, un jour il l'avait trouvé penchée sur un manuscrit, elle avait levé le bras. Non elle ne serait pas punie, qui sait...il se savait vieux, il ne connaissait pas son âge mais il était vieux. Elle regardait les enluminures comme fascinée. Il avait réfléchi, avait fouillé dans un sac en cuir : un couvent où il avait trouvé refuge, une religieuse, au fond jeune aussi, un peu comme cette petite, elle brodait ! Une nuit il avait entendu le galop des chevaux, s'était levé, avait été jusqu'aux chambres de religieuses, avait donné l'alerte : ne s'étaient pas réveillées, il n'avait pas osé ouvrir la porte du dortoir, il avait pris ses sacs et dans un sac de cuir mis l'attirail de la brodeuse - il ne savait pas pourquoi ! - MAINTENANT IL SAVAIT ! Il l'ouvrit, Libélune regarda, et appris vite, parfois il l'entendait rire : elle brodait, il lui appris à lire, elle apprenait vite. Cette fois-ci il n'y eut pas de chevaux, mais si fatigué, elle le trouva endormi pour toujours, elle le lava, lui ferma les yeux et le laissa "à la grâce de Dieu" prit ses trésors, et trouva le chemin de la cathédrale et la maison avec les morts et une croix rouge sur la porte. Elle effaça la croix, et porta elle-même les morts jusque dans un puits où elle les jeta, sur le puits elle traça une croix rouge, nettoya la maison et jeta des herbes et en fit brûler dans la cheminée. C'était bien les tailleurs de pierre au départ eurent peur qu'elle ait attrapée la maladie ! Puis ils s'habituèrent, elle fit la cuisine, rendit des services, et pu copier.
L'homme chevauchant l'oiseau était terminé, il fallait, elle ferma les yeux se rappela, pensa au moine : "Dieu n'a rien créé qui soit insensible", et pensa-t-elle ce qu'elle brodait vivait pour Lui mais plus encore espérait-elle pour sa mère ! Cette fois-ci ce sera un dragon rouge, rouge comme le sang de sa mère, et l'autre serait vert comme la robe de sa mère. Le muet était de retour, il avait regardé, content l'homme et l'oiseau et maintenant il entendait sans qu'elle parle, et elle aussi. Personne ne savait, ils n'en parlaient pas et puis les hommes se préoccupaient peu d'eux, des idiots mais Libélune avait son utilité faire à manger et il reconnaissait la force des sculptures du muet. "Je sais qu'elle portait une robe verte et quand l'heure sera venue je porterai, moi aussi, une robe verte ! Il hocha la tête : "oui beauté, jeunesse et vigueur, c'est tout ce qu'elle avait et probablement sa mère aussi" - Cette nuit je ne crois pas que ce soit en brodant ou en écrivant Libélune reproche à sa mère de l'avoir sauvée tout en l'abandonnant ! Non la couleur verte signifie la vie pas la mort, le vert au printemps qui renaît, le vert que je vois devant mes yeux les oliviers, des verts différents : VERT RENOUVEAU !
- Et comment sauras-tu que l'heure est venue ?
Elle le regarda droit dans les yeux :
- Quand il fera de moi sa femme !
Il sourit, elle savait lui aussi, sans paroles mais elle avait appris à lire sur ses lèvres ! Le silence sauveur pour lui, tailler la pierre pour ne pas se servir de ses mains - puissantes - pour détruire ! Il cacha ses mains derrière son dos.
Elle songea et moi sans la broderie je mettrais ma robe verbe et grimperait jusqu'à la lune.

4 commentaires:

  1. "Le vert de la robe, le rouge sang…. que peut bien signifier ce « G » vert… ? Libélune demande à ses tresses de lui servir de bras…. une étrangeté de plus ! Quelle souplesse dans ce grand écart si aérien … continue à rêver et à imaginer, je suis sûre que Libélune apprécie, elle a l’air très en forme et tous mes voeux l’accompagnent !" L

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    1. Quand on n'est plus vraiment souple quel plaisir d'être souple avec Libelune !!!

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  2. " Une autre Libélune ? (un accent sur Libélune, je l'ai toujours mal écrit). Une vraie nouvelle qui mériterait d'être plus illustrée???
    Au dragon rouge-sang, il ne manque que le feu "à la bouche", pas l'air content. Le vert printemps-vie semble plus serein, presque souriant. Entre les deux, la petite libélune (bras et nattes confondues) semble faire un grand écart.La dame discrète"

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    1. C'est moi qui parfois met l'accent, parfois pas ! Oui la petite libelune, Libélune fait le grand écart, un exercice que la brodeuse ne risque pas de faire mais quel bonheur d'être brodeuse ! On peut refaire et refaire le grand écart ! Euh ! pas toujours confortable !

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