dimanche 6 octobre 2013

Sayonara 21

Monsieur Sakô a bien fait les choses. Une jeune femme vient la chercher et porte le petit sac dont elle n'a pas voulu se séparer. Les voyageurs étaient peu nombreux. Elle soupira d'aise : le voyage serait long et elle aurait un vrai lit ! Une charmante hôtesse lui proposa une boisson, elle opta pour du whisky parce qu'elle...n'en avait jamais bu ! C'était étrange comme breuvage mais pas désagréable. Elle sourit en pensant qu'elle aurait beaucoup à raconter à Monsieur Sakô : "je vous appellerai à votre hôtel lorsque vous vous sentirez reposée".
Comme elle se sentait bien, le whisky peut-être ? Sa vie avec Monsieur Satô avait été une bonne vie, elle l'avait dit et...pensé. Bien sûr il y avait eu Madame Sakô ! Une lettre anonyme, les détails étaient...éclairants ! Elle l'avait brulée. Elle avait eu un peu de peine mais il est vrai qu'elle n'était pas pétillante comme Madame Sako. Elle aurait peut-être dû abandonner son kimono. Non cela n'aurait pas suffit. Elle, elle n'était pas très douée, elle le savait. Monsieur Satô ne s'était jamais plaint mais bon...
Tout de même pendant quelque temps elle se sentit désemparée. Et pour la première fois elle s'ennuya, il est vrai qu'elle avait peu à faire : elle avait une femme de ménage. Elle faisait les courses mais le marché était tout près, et préparait avec soin les repas, son mari était gourmand et même gourmet. Désemparée, un jour qu'elle avait le coeur un peu plus gros que d'habitude, elle entra dans une mercerie. Et pourquoi pas broder, ça ne devait pas être difficile. Une vendeuse lui proposa un kit : un moulin à vent, elle accepta sans enthousiasme : ce serait un commencement. Alors qu'elle se dirigeait vers la caisse, un jeune homme souriant lui souffla : "Pourquoi ne pas choisir un motif de votre kimono. Ils sont si beaux. Savez-vous dessiner ? Nous avons des coupons de soie pas très chers. Elle ne savait pas si elle savait dessiner mais elle pouvait essayer. Ils choisir ensemble soie et fils - au fil du temps, ils allaient devenir presque de bons amis - elle avait demandé : mais qu'en ferais-je ? Il avait souri : "Rien justement, vous trouver bien un coffre, vous les y enfermerez et de temps en temps, vous en choisirez un et le regarderez".
C'est ce qu'elle avait fait. Son rire fusa, confuse elle mit sa main devant la bouche, jeta un coup d'oeil à l'hôtesse qui lui sourit.
Elle n'était pas pétillante comme Madame Sakô mais plein de fantaisies. Elle se souvenait très bien de sa première broderie :
Bien sûr elle ne l'avait pas montré à son mari, pas même à Marie. Enfin si à David, le vendeur qui la complimenta : "vous êtes une véritable artiste". Elle avait rougi. Mais cela l'avait encouragée !
Souvent elle attendait avec impatience un moment où elle se savait en parfaite tranquillité, il lui arriva même d'oublier l'heure et son mari n'aimait guère attendre. Elle raconta à David qui lui conseilla les surgelés, un marque vraiment très bonne.
La première fois, elle guetta la réaction de Monsieur Satô, un peu inquiète : il avait trouvé cela délicieux !
Elle s'était inclinée, ravie !
Il n'y avait vu que du feu comme...pour le reste !

4 commentaires:

  1. "Violet(s) et jaune(s) s'harmonisent si bien ! Je me sens un peu frustrée de ne pas savoir identifier du tout la partie rouge... je manque d'imagination, mais j'aime bien que Madame Satô s'émancipe, rit, goûte au whisky et se lance dans le dessin et la broderie - ce dernier point me rappelle quelqu'un !" Liliane

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  2. Splendide le papillon - hybride de quoi d'autre? - envolé du kimono de dame Satô!
    ai moi aussi beaucoup aimé le moment "whisky" et toutes les touches discrètes et souriantes autour de la relation des époux Satô
    Mary Ann

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    1. j'aime quand Madame Satô se dit que oui, elle n'est pas aussi ...pétillante que Madame Sakô, oui mais pleine d'imagination !!!!

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