jeudi 7 novembre 2013

Sayonara 26

Le jeune homme ouvrit la porte, Madame Satô s'installa, bien sûr elle avait déjà pris des taxis mais elle sentait que c'était là une voiture plus luxueuse, elle sourit en pensant à Monsieur Sakô. Après un moment d'hésitation le jeune homme s'installa à ses côtés. Il lui demanda si le voyage n'avait pas été fatigant. Non, elle avait eu un vrai lit et avait pu dormir, elle ne parla pas de l'alcool qu'elle avait bu ! Ce n'était peut-être pas convenable. Il lui expliqua que l'aéroport était un peu loin de Tokyo, ils auraient pu prendre le train mais une voiture était peut-être plus confortable. Elle pensa qu'elle aurait aimé prendre un train, mais certainement il y aurait des occasions. Il se présenta, il était un neveu de Monsieur Sakô qui lui avait tout spécialement recommandé Madame Satô pendant tout le voyage qu'elle comptait faire. Mais il pensait que probablement, - il était déjà tard - qu'elle aimerait se reposer à l'hôtel. Ensuite il pourrait venir la chercher pour qu'ils puissent prendre un repas ensemble, il y avait de très bons restaurants et discuter de ce qu'elle désirait faire. Elle hocha la tête, hésita puis demanda s'il y avait des magasins près de l'hôtel. Il sourit : il y avait dans l'hôtel même de très bons magasins, et aussi coiffeur, esthéticienne, masseur. Elle rit :
- Quel plaisir ! L'esthéticienne je ne sais mais le coiffeur, un massage et des vêtements, oui...
- Je suis certain que vous trouverez ce qui vous conviendra dit-il après une légère hésitation.
Pensait-il qu'elle désirait s'acheter un kimono ?
L'hôtel se situait dans un parc, il  l'accompagna jusqu'à la réception puis jusque dans sa chambre, il y avait un kimono plié, des sandales, il ouvrit discrètement les toilettes et la salle de bain tout en vérifiant si tout était bien . Puis il s'inclina ! Si elle pensait se perdre, elle pourrait demander à la direction qu'on l'accompagne.
Elle remercia tout en songeant qu'elle était fort capable de se débrouiller, elle se sentait pleine d'énergie. Ils fixèrent l'heure du repas, cela lui laissait trois longues heures.
Sa valise allait arriver, elle posa son sac en tapisserie sur le lit. Alla aux toilettes, perplexe regarda tous les boutons sur le côté du WC et n'osa en utiliser aucun : elle demanderait à la femme de chambre. Dans ce genre d'hôtel il y avait certainement des femmes de chambre
Elle but une gorgée d'eau, et prit l'ascenseur. Il était tout près. A la réception, elle demanda où était la galerie commerciale, on lui indiqua, bien entendu elle n'avait même pas à sortir. Elle flâna, tâtant la pochette accrochée par une chaîne à son cou.
Elle entra d'abord dans un salon de coiffure, on se précipita, elle voulait, elle voulait qu'on lui coupe les cheveux : courts, bien courts. La jeune femme hocha la tête. On lui lava la tête, et le chignon tomba, elle ressentit comme une sorte de jubilation. La coiffeuse sécha les cheveux et coupa. Puis en se regarda : elle hocha la tête. C'était très bien merci. Elle paya et se retrouva dans la galerie un peu déroutée, elle savait qu'elle n'était plus tout à fait la même et elle ne savait pas encore si elle s'entendrait ou aimerait la nouvelle Madame Satô, en tout cas pensa-t-elle avec un humour, il est évident qu'elle serait morte avant que les cheveux n'aient repoussé.
Elle hésita entre plusieurs boutiques, puis entra, la vendeuse semblait un peu plus âgée que toutes les jeunes vendeuses et coiffeuses auxquelles elle avait eu à faire. C'était rassurant. Cette dame était exactement ce qu'il fallait, elle écouta, elle l'avait fait asseoir discrètement. Un pantalon, un pull et une veste, oui on pouvait trouver cela. Tout uni ? Madame Satô réfléchit : non elle voulait quelque chose d'amusant ! Mon Dieu ce n'était pas l'ancienne Madame Satô qui parlait mais la nouvelle, et puis après songea-t-elle bravement ! Elle essaya, ça prit du temps, elle se sentit fatiguée. Mais elle fut contente de son choix ! Elle avait pensé se faire masser mais elle n'avait plus qu'elle envie : regagner sa chambre. Elle fut fière de retrouver seule l'étage et la chambre. Elle enleva ses vêtements, revêtit le kimono et s'étendit. Oui Monsieur Satô, il y a bien longtemps, elle songea aux kimonos. IL N'Y AURAIT PLUS DE KIMONOS !

6 commentaires:

  1. 3Le retour de Mme Satô a été bien réussi. Par exemple, par rapport au kimono, je ne mangeait jamais "dulce de leche" quand j'étais à Buenos Aires, mais à Paris cela me fait plaisir.

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  2. "Madame Sâto sans chignon, toute neuve, prête pour de nouvelles aventures. Mais toi, tu ne coupes pas ta natte ! " la dame discrète

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  3. "Je viens de lire pendant un bon quart d’heure l’histoire de Mme SATO depuis le dernier texte, rigolo de lire à l’envers mais au bout d’un certain temps difficile de faire les rapprochements, que de sensibilité dans tes textes sans pouvoir me l’expliquer les émotions et larmes me viennent bizarre, bon bien sûr en lisant ces textes je ne peux m’empêcher de penser à toi si généreuse si présente si forte à vivre dans la joie ( enfin joie je l’espère sincère )rendre les choses belles comme s’il fallait à tout prix que la vie soit vue que du bon côté toujours chercher le bon côté, il est vrai que nous somme bien peu de choses que la vie n’est qu’un court passage sur cette terre et qu’il faudrait avoir en permanence cette capacité à prendre de la distance la tangente face aux monde agressif dans lequel on vie , s’en rire et bien que obligé d’assurer sa pitance de chaque jour, se jouer de ses moments parfois pénibles et jouer le reste du temps avec les plaisirs qui nous font tant de bien plaisir différent ou plus ou moins les mêmes pour chacun de nous mais peu importe se trouver ses terrains de jeu. Vincenzo le prince d’Avignon"

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    1. Et comment voulez-vous qu'après ça la joie ne retombe en gerbes de toutes les couleurs des fils de soie !

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