mercredi 20 novembre 2013

Sayonara 29

Le téléphone sonna, on l'attendait à la réception. Madame Satô bien reposée passa à la salle de bain, se regarda : oui elle s'aimait bien comme cela mais, elle sourit : Monsieur Satô la reconnaîtrait-il ?
L'ascenseur s'ouvrit, le jeune homme s'inclina :  il n'était pas seul. Une jeune femme l'accompagnait, sa fiancée peut-être, sa femme ou sa compagne ? Et elle était européenne. Il fit un pas : "Je vous présente Adèle, elle est française, nous nous sommes rencontrés à l'Institut Français où je voulais perfectionner mon français," il sourit timidement..."Et voilà". Madame Satô s'inclina, cette jeune femme avait l'air si sûre d'elle, comme cela devait être confortable, et le neveu de Monsieur Sakô était fort amoureux, pas besoin de mots pour le comprendre. Ils prirent un taxi, Adèle lui parla de son village, oui elle venait d'un petit village dans l'Est de la France, à l'école elle avait lu des livres sur le Japon et elle avait su que c'était là qu'elle devait aller, elle rougit - Madame Satô apprécia, cette jeune femme n'était pas sans réserve ni timidité - "Bien sûr j'ignorais que je rencontrerais l'homme que je vais épouser". Madame Satô lui effleura la main, Adèle sembla reconnaissante. Le restaurant avait été choisi avec soin : japonais mais il y avait des sièges pour s'asseoir ce qui était mieux pour elle et ses rhumatismes. Elle trouva que le tofu était bien meilleur qu'à Paris mais ce qui lui plut plus que tout furent les gâteaux à la pâte de haricots rouges. Et puis elle but, oui un peu de saké chaud, elle l'aimait chaud. Ils bavardaient, ils étaient heureux, elle regarda Adèle et Mon Dieu, tout à coup vit les invités peut-être indésirables, certainement ni le jeune homme ni la jeune femme ne les voyaient. Peut-être le saké... Il y avait le petit rat blanc,  un tremblement de terre ! et cette drôle de bête pas très jolie, un tengu sans doute qui pouvait être amical et puis les trois singes : "nous sommes discrets, soit le aussi, ils sont jeunes, qu'ils restent dans l'innocence du devenir". Madame Satô inclina la tête, ils la raccompagnèrent jusqu'à sa chambre, elle embrassa Adèle : elle avait décliné toute invitation pour le lendemain assurant qu'elle désirait se promener un peu dans la ville. Ils approuvèrent.
Elle, elle savait : C'ÉTAIT UN AUTRE VOYAGE QUI L'ATTENDAIT.

4 commentaires:

  1. "J'aime la dame rouge, à l'allure très … conquérante, les trois singes, le GROS rat blanc (qui a l'air plus sympa que mes voisins)… et la drôle de bête un peu araignée (c'est quoi un "tengu" ?)"

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    1. Un "tengu" est une sorte d'esprit bienfaisant ou malfaisant avec souvent un gros nez ! J'oubliais : merci à la dame discrète et...à ma correctrice préférée si attentive, un grand honneur pour moi

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  2. C'est joli, ce dessin de la tête de la dame à la robe un peu espagnole (parce que si rouge ?) Elle est loin de sourire et pourtant elle pourrait être sur le point de danser.... si ce drôle de tengu ne venait pas "casser" l'atmosphère ! Et, surtout, maintenant : quel voyage l'attendait donc ?... L.

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    1. le voyage vers la vie, elle est jeune, amoureuse du neveu de Monsieur Sakô, intrépide...elle ne voit pas les tengus qui se profilent, tant mieux ! Elle est encore dans l'innocence de la vie.

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