samedi 28 septembre 2013

Sayonara 19

Madame Satô ouvrit la fenêtre, il y avait marché, elle éprouva le besoin de sortir. Elle achèterait des pâtisseries en quantité ! Marie était gourmande et puis elle se doutait qu'elle ne mangeait pas toujours à sa faim. Marie se racontait peu depuis le jour où elle l'avait aidé à porter son sac trop lourd. Elles se voyaient régulièrement, bavardait de tout ou de rien ou plutôt Marie aimait à ce que Madame Satô lui parle du Japon, elle semblait fascinée. Jamais elle n'avait été chez elle, elle travaillait comme secrétaire, peut-être n'était-elle pas bien payée, elle avait pensé à Monsieur Sakô qui pourrait lui trouver un travail mieux rémunéré, elle lui en avait parlé, elle avait confiance en elle, elle savait qu'elle donnerait satisfaction. Mais tout en la remerciant Marie avait refusé, elle gagnait bien sa vie. Mais elle aidait...quelqu'un. Elle n'avait rien ajouté de plus et Madame Satô avait respecté son silence. Aussi lorsqu'elle l'invitait pour le thé, elle préparait ou achetait de trop, et assurait que jamais à moins d'étouffer, elle ne pourrait manger tout ça, fallait-il jeter ces gâteaux délicieux à la poubelle, bien sûr que non ! Et Marie acceptait avec simplicité, Madame Satô espérait seulement qu'elle en profitait et ne donnait pas tout à..."quelqu'un". Elle s'était toujours refusée à imaginer qui était "quelqu'un". On ne cherche pas à entrer dans la vie de Marie ni de quiconque, elle-même était-elle si communicative ! Certes non ! Elle prit son manteau, son porte-monnaies, ouvrit la porte...
"On vient te dire au-revoir". Madame Satô désemparée murmura : "Mais Lilas..." La petite fille baissa la tête, j'ai cru voir chat orange, en réalité c'était bien un chat orange mais tu vois bien plus gros ! J'ai couru et je n'ai pas vu la voiture ! Et...Adrienne m'attendait, c'est elle qui m'accompagne. Elle a demandé : au début il faut s'habituer. Adrienne sourit : "On a appris que vous vous étiez décidée à partir, à retourner dans votre pays, alors on a voulu vous dire au-revoir !"
Madame Satô s'inclina en souriant mais elle avait le coeur serré, elle pensait à la père de Lilas, à son père. Lilas semblait parfaitement heureuse sans aucun état d'âme. Peut-être avait-elle oublié, c'est peut-être comme ça que ça se passait.
Un pas dans l'escalier, Monsieur Sakô ! Jamais il ne venait le matin et un jour de semaine, il allait voir Lilas, Adrienne, elle regarda : elles avaient disparu. Il s'inclina, s'excusa de venir à une heure aussi matinale, il avait peu de temps. Madame Sako venait...de mourir. Un infarctus, enfin c'est ce que l'on disait...il semblait parler pour lui-même évitant le regard de Madame Satô : "Elle aimait déraisonnablement ce jeune homme". Mais il fallait mieux, oui, oublier. Il oublierait.
Madame Satô se mordit les lèvres. Comment lui dire, comment exprimer. Il posa sa main sur la son bras : "Mon amie vous allez m'en vouloir, je ne peux plus rester à Paris, on m'a proposé un poste à New York ! J'ai accepté mais je ne vous abandonnerai pas."  De loin il veillerait sur elle, il y avait ce notaire en qui il avait toute confiance.
Elle balbutia, ouvrit la porte, il s'assit, ils se regardèrent. Elle expliqua qu'elle-même, il était temps. Il hocha la tête : aucun problème, son notaire s'occuperait de Marie et le jeune homme dont il lui avait parlé l'attendrait à Tokyo. Il regarda sa montre, il devait partir. Ils se levèrent, se regardèrent. "Mon Dieu j'allais oublier !" Elle se tourna vers la boîte, elle la tendit, il l'ouvrit, regarda. Longtemps, le coeur de Madame Satô battait. Il s'inclina profondément, sourit : "c'est vous, oui, c'est vous". "Elle" me suivrai partout où j'irai jusqu'au moment...



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